Soins de soutien pour le cancer de la cavité buccale

Les soins de soutien permettent aux gens de surmonter les obstacles physiques, pratiques, émotifs et spirituels engendrés par le cancer de la cavité buccale. C'est une composante importante des soins apportés aux personnes atteintes de cette maladie. De nombreux programmes et services permettent de répondre aux besoins et d'améliorer la qualité de vie de ces personnes et de leurs proches, en particulier une fois que le traitement est terminé.

Se rétablir du cancer de la cavité buccale et s'adapter à sa vie après le traitement diffèrent pour chacun, selon l’emplacement de la tumeur, le stade du cancer, les organes et tissus enlevés lors de la chirurgie, le type de traitement administré et bien d'autres facteurs. La fin du traitement d'un cancer peut engendrer des émotions partagées. Même si le traitement est terminé, il pourrait y avoir d'autres questions à régler, comme l'adaptation aux effets secondaires à long terme. Une personne qui a été traitée pour un cancer de la cavité buccale peut se préoccuper des aspects suivants.

Estime de soi et image corporelle

L’estime de soi, c’est ce qu’on ressent face à soi-même. L’image corporelle, c’est la façon dont on perçoit son propre corps. Le cancer de la cavité buccale et ses traitements peuvent affecter l’estime de soi et l’image corporelle. C’est souvent parce que le cancer ou les traitements du cancer engendrent des changements corporels tels que ceux-ci :

  • cicatrices;
  • changements de la peau;
  • changement de la forme du visage;
  • port d’une prothèse;
  • difficulté à parler ou à manger;
  • perte de poids.

Certains de ces changements peuvent être temporaires. D’autres dureront longtemps ou seront permanents.

Pour de nombreuses personnes, l’image corporelle et la façon dont ils pensent que les autres les voient sont étroitement liées à l’estime de soi. Il peut s’agir d’une préoccupation réelle susceptible de causer une détresse considérable. Elles peuvent avoir peur de sortir ou craindre d’être rejetées par les autres ou être en colère ou bouleversées, même si les effets du traitement ne sont pas nécessairement visibles.

La chirurgie reconstructive aide à rétablir l’apparence et à améliorer la mastication, la déglutition (action d’avaler) et la parole. Posez des questions à votre chirurgien et parlez-lui avant l’opération afin de savoir quels changements votre apparence risque de subir. Soyez franc et dites-le à votre équipe de soins si vous avez des préoccupations.

Si la chirurgie du cancer de la cavité buccale affecte votre apparence, laissez-vous du temps pour vous y adapter. La première fois que vous vous regarderez dans le miroir pourrait être difficile. Avoir quelqu’un avec vous pour vous soutenir pourrait être utile.

Parler à quelqu’un qui a vécu une expérience semblable peut aussi vous aider. Il existe des outils susceptibles de vous permettre de faire face aux changements du visage comme le maquillage camouflage ou les foulards et chapeaux.

Apprenez-en davantage sur la façon de faire face aux problèmes d’estime de soi et d’image corporelle.

Sécheresse de la bouche

Beaucoup de personnes auront la bouche sèche pendant et après le traitement d’un cancer de la cavité buccale. Une radiothérapie à la bouche ou une chirurgie qui endommage les glandes salivaires peuvent rendre la bouche sèche. L’association d’une chimiothérapie à une radiothérapie (chimioradiothérapie) rend souvent la bouche encore plus sèche. De nouvelles façons d’administrer la radiothérapie, comme la RCMI, peuvent aider à atténuer cette complication chez de nombreuses personnes.

Apprenez comment gérer la sécheresse buccale.

Difficulté à mastiquer et à avaler

Une chirurgie de la bouche, en particulier si on doit enlever certaines structures comme la langue et les mâchoires, peut causer des problèmes à mastiquer et à avaler. Vous pourriez avoir de la douleur ou un engourdissement qui rend la mastication difficile. Vous pourriez être incapable de garder la nourriture dans votre bouche si vous n’êtes pas en mesure de bouger vos lèvres. Manger des aliments mous peut aider. Dans certains cas, la reconstruction ou le port d’une prothèse dentaire est nécessaire afin de remplacer une structure à l’intérieur de la bouche.

Si on vous enlève une partie de la langue, un orthophoniste pourra vous montrer comment utiliser la partie restante de votre langue pour avaler. Vous pourrez mieux avaler en modifiant la position de votre tête et en faisant des exercices d’amplitude de mouvements pour les mâchoires et la langue par exemple. Un dispositif d’alimentation appelé cuillère pour glossectomisés permet à une personne qui n’a qu’une partie de sa langue de mettre des aliments mous à l’arrière de sa bouche, ce qui l’aide à avaler.

Apprenez-en davantage sur la difficulté à avaler.

Troubles de la parole

Une chirurgie lors de laquelle on enlève une grande partie de la langue, des mâchoires ou du palais peut causer des troubles de la parole. La reconstruction aide à atténuer ces complications, mais il est souvent difficile de rétablir les fonctions normales. Des prothèses buccales, comme des prothèses dentaires, permettent de corriger la perte de tissus enlevés lors de la chirurgie et d’améliorer la parole.

Un orthophoniste peut évaluer les troubles de la parole et aider à les traiter. L’orthophoniste est en mesure de vous apprendre d’autres façons de parler et de communiquer, comme avec des dispositifs de communication adaptés, la voix laryngée, la voix œsophagienne et la prothèse trachéo-œsophagienne (larynx artificiel).

Changements du goût

Une radiothérapie à la tête, au cou ou à la bouche peut endommager les glandes salivaires et les papilles gustatives de la langue, affectant ainsi le goût de certains aliments. Les agents chimiothérapeutiques peuvent également affecter les cellules gustatives de la bouche. Une chirurgie pratiquée pour enlever la langue en partie ou en totalité peut réduire ou supprimer le sens du goût.

Apprenez-en davantage sur les changements du goût.

Troubles dentaires

Une radiothérapie à la tête ou au cou peut causer des troubles dentaires. La radiothérapie risque d’endommager les glandes salivaires, réduisant ainsi la quantité de salive qu’elles produisent. La salive aide à nettoyer les dents et les gencives, c'est pourquoi le risque de caries et de maladie des gencives est plus grand lorsqu'il y a moins de salive dans la bouche. La radiothérapie peut aussi affecter l'émail des dents, ce qui accroît le risque de formation de caries dentaires.

Il faut consulter le dentiste ou l’oncologue dentaire avant de commencer le traitement. Il est très important d'avoir une bonne hygiène de la bouche pour prévenir les problèmes. On pourrait administrer des traitements à base de fluorure pour aider à protéger les dents des caries. On recommande souvent de consulter régulièrement le dentiste ou l’oncologue dentaire après le traitement.

Troubles nutritionnels

La difficulté à mastiquer et à avaler ainsi qu’une perte d’appétit peuvent mener à la malnutrition et à une perte de poids. On peut prendre des mesures afin d’aider la personne à accroître son appétit, à manger davantage et à continuer de bien se nourrir. Il est possible qu’on recommande la prise de suppléments nutritionnels. Une diététiste peut souvent aider à bien se nourrir et à gérer la perte d'appétit.

Apprenez-en davantage sur la nutrition.

Baisse de la fonction de la glande thyroïde (hypothyroïdie)

Une radiothérapie au cou peut réduire la fonction de la glande thyroïde (hypothyroïdie). De 30 à 40 % des personnes qui reçoivent une radiothérapie pour un cancer de la tête et du cou, dont le cancer de la cavité buccale, seront atteintes d’hypothyroïdie. Parmi les symptômes de l’hypothyroïdie on trouve la fatigue extrême, la peau et les cheveux secs, la perte de cheveux, le gain de poids et l’intolérance au froid.

Si vous faites de l’hypothyroïdie après avoir été traité pour un cancer de la cavité buccale, vous pourriez devoir prendre des médicaments chaque jour afin de contrôler la glande thyroïde.

Questions à poser sur les soins de soutien

Afin de prendre les bonnes décisions pour vous, posez des questions sur les soins de soutien à votre équipe de soins.

Révision par les experts et références

  • Alberta Health Services. Oral Cavity Cancer Clinical Practice Guideline HN-002. Alberta Health Services; 2016.
  • American Cancer Society. Oral Cavity and Oropharyngeal Cancer. 2016.
  • Cancer Research UK. The Mouth and Oropharynx. Cancer Research UK; 2016.
  • Lewin JS, Hutcheson KA. Evaluation and rehabilitation of speech, voice, and swallowing functions after treatment of head and neck cancer. Harrison LB, Sessions RB, Kies MS (eds.). Head and Neck Cancer: A Multidisciplinary Approach. 4th ed. Philadelphia: Wolters Kluwer/Lippincott Williams & Wilkins; 2014: 11: 225-235.
  • Mendenhall WM, Werning JW and Pfister DG. Treatment of head and neck cancer. DeVita VT Jr, Lawrence TS, & Rosenberg SA. Cancer: Principles & Practice of Oncology. 9th ed. Philadelphia: Wolters Kluwer Health/Lippincott Williams & Wilkins; 2011: 72:729-80.
  • Mendenhall WM, Werning JW, Pfister DG. Cancer of the head and neck. DeVita VT Jr, Lawrence TS, & Rosenberg SA. Cancer: Principles and Practice of Oncology. 10th ed. Philadelphia: Wolters Kluwer Health/Lippincott Williams & Wilkins; 2015: 38: 422-473.
  • Scully C. Medscape Reference: Cancers of the Oral Mucosa. 2016.

Non-responsabilité médicale

L'information fournie par la Société canadienne du cancer ne saurait remplacer le lien qui vous unit à votre médecin. Nos renseignements sont d’ordre général; avant de prendre toute décision de nature médicale ou si vous avez des questions concernant votre état de santé personnel, assurez-vous de parler à un professionnel de la santé qualifié.

Nous faisons le maximum pour que les renseignements que nous diffusons soient toujours exacts et fiables, mais nous ne pouvons garantir leur exhaustivité, pas plus que l’absence totale d’erreur.

La Société canadienne du cancer n’assume aucune responsabilité quant à la qualité des renseignements ou des services offerts par d'autres organismes mentionnés sur cancer.ca, pas plus qu’elle ne cautionne un service, un produit, un traitement ou une thérapie en particulier. 


1-888-939-3333 | cancer.ca | © 2024 Canadian Cancer Society