Recherche de la SCC Plan d’action d’excellence en matière d’inclusion

Le cancer touche tous les Canadiens, peu importe l’âge, le sexe/genre, l’origine ethnique, le statut socioéconomique, l’orientation sexuelle ou l’emplacement géographique. Depuis plus de 70 ans, la Société canadienne du cancer (SCC) est un chef de file qui contribue activement au progrès de la recherche sur le cancer au Canada comme ailleurs. La SCC reconnaît que les écosystèmes de recherche qui ont le plus de succès, c’est-à-dire qui génèrent les résultats les plus probants et les plus novateurs, sont ceux qui savent tirer profit de la diversité, l’une des forces du pays. Nous savons que les écosystèmes de recherche qui reflètent bien la population posent des questions de recherche diversifiées, proposent des stratégies, des idées et des solutions novatrices et, par conséquent, sont susceptibles de produire des résultats qui ont des retombées sur la population. Ainsi, l’intégration des principes d’équité, de diversité, d’inclusion (EDI) et d’accessibilité au sein de tout organisme de recherche est essentielle pour que les résultats et les données de sortie reflètent l’excellence en matière d’inclusion.

La SCC finance des chercheurs dans des universités, des instituts de recherche et des organismes de soins de santé de l’ensemble du pays. Notre objectif est de subventionner les meilleurs projets de recherche sur le cancer au Canada. Pour ce faire, nous avons élaboré un processus d’évaluation par les pairs très respecté, qui est considéré comme une référence en la matière, et nous ne cessons de le perfectionner. La SCC reconnaît également l’importance d’intégrer une analyse comparative fondée sur le sexe, le genre et les autres intersectionnalités (ACSG+) à la méthodologie expérimentale, en particulier à cause des effets variables du cancer sur les différentes populations et les divers groupes démographiques de la société canadienne1. De plus, nous sommes conscients que nous devons être vigilants à l’égard des disparités et des préjugés présents dans la culture du milieu de la recherche, qui peuvent avoir une incidence sur divers aspects de nos procédures, allant de l’absence de chercheurs talentueux et hautement qualifiés dans l’ensemble des candidatures à un déséquilibre des évaluations par les examinateurs en raison d’une partialité implicite (et parfois explicite) bien étudiée. Puisque nous nous sommes fixé comme objectif l’excellence en matière d’inclusion, nous recueillons et analysons activement autant de données que possible sur nos candidats et nos résultats afin d’être en mesure d’évaluer de manière approfondie les résultats de tous nos programmes de financement et d’assurer que nous atteignons l’excellence en matière d’inclusion. Les données sur les concours de la SCC des cinq dernières années semblent indiquer que les femmes comptent pour environ le tiers de l’ensemble des candidatures et environ le tiers de l’ensemble des subventions accordées. Nous avons aussi récemment analysé toutes les années de nos programmes phares (Subventions pour l’innovation, Subventions d’une innovation à un impact, Subventions pour un impact et Prix d’excellence en recherche sur le cancer) et nous avons conclu qu’il n’y avait pas de différence entre le taux de réussite des hommes et celui des femmes proportionnellement au nombre de candidatures reçues pour la plupart de nos programmes. Cependant, nous avons remarqué une différence entre le taux de réussite des hommes et celui des femmes pour les concours des Subventions pour un impact, où les chances de recevoir du financement étaient inférieures chez les femmes à la fois à l’étape de la lettre d’intention et à l’étape de la demande intégrale. Bien que la recherche porte à croire qu’une discrimination subtile puisse s’insinuer dans l’attribution des fonds de recherche2 et dans la remise des prix3 malgré la bonne volonté des évaluateurs, nous reconnaissons cette occasion de réfléchir à nos résultats récents et de revoir nos procédures et nous en profiterons pour nous assurer que celles-ci traduisent entièrement notre engagement envers l’excellence en matière d’inclusion. Il ne nous est pas possible, en ce moment, de catégoriser davantage les données en vue de déterminer les résultats pour d’autres groupes, mais nous nous sommes engagés à continuer de surveiller nos processus et de recueillir des données pour faire en sorte que nous recevions, évaluions et financions les projets de recherche les plus marquants et les plus diversifiés.

Vision

La SCC deviendra un meneur du secteur caritatif en ce qui concerne la promotion de l’excellence en matière d’inclusion et l’appliquera à son financement de la recherche et à ses programmes de subventions, ce qui aura une portée sur ses procédures allant de l’élaboration des programmes jusqu’à l’atteinte de résultats.

Mesures à prendre

Voici un aperçu de quelques mécanismes que nous mettrons en œuvre dans nos programmes et nos procédures en vue de commencer à contrer les effets de la discrimination systémique existante et des préjugés inconscients.

  1. Transparence : Pour nous attaquer à la fois à la discrimination réelle et perçue, nous accroîtrons la transparence de nos statistiques sur le financement ainsi que de nos comités d’évaluation par les pairs. Les données seront publiées sur notre site (cancer.ca/research) et mises à jour régulièrement. Nous publierons également le présent plan d’action ainsi que des mises à jour sur les progrès réalisés.
  2. Compréhension de la diversité : Il est essentiel de recueillir des données pertinentes afin de guider la planification et le suivi des progrès permettant d’intégrer les principes d’EDI à nos procédures. Pour commencer, nous collaborerons avec notre équipe des technologies de l’information (TI) pour nous assurer que nous disposons des processus et des systèmes adéquats pour recueillir et stocker de façon sécuritaire les données démographiques des candidats et les données sur les résultats des évaluations par les pairs. Nous inclurons également un formulaire d’auto-identification obligatoire dans les trousses de candidature et de nomination, avec l’option permettant de ne pas répondre à une, plusieurs ou toutes les questions. Nos lignes directrices encourageront l’auto-identification et garantiront le respect de la confidentialité, en plus d’expliquer clairement qui aura accès aux données recueillies et comment celles-ci seront utilisées.
  3. Collaboration en vue d’étendre la portée : À la suite de discussions préliminaires avec des membres de l’Alliance canadienne pour la recherche sur le cancer (ACRC), l’ACRC s’est engagée à effectuer une analyse approfondie de l’équilibre des sexes dans le milieu de la recherche sur le cancer, en l’évaluant notamment par stade de la carrière, par région géographique, par type de recherche, etc., et à définir des indicateurs communs. Les membres de l’ACRC collaboreront ensuite pour élaborer et mettre en œuvre des stratégies d’atténuation du déséquilibre au sein de chacun de nos organismes.
  4. Volonté d’attirer des candidats plus diversifiés dans tous nos programmes : Nous adopterons un certain nombre de stratégies afin de parvenir à ce résultat, comme employer un langage plus inclusif dans nos appels aux candidatures, affirmer notre engagement envers la diversité dans tous nos appels au financement et nos procédures et encourager les chercheurs à réfléchir aux moyens qu’il utilisent pour faire preuve d’excellence en matière d’inclusion dans leur propre recherche (par exemple, en intégrant de manière réfléchie une ACSG+ à la méthodologie expérimentale) de même que dans leur équipe de recherche (par exemple, en incorporant et en appliquant les principes d’EDI).
  5. Processus d’évaluation par les pairs : 1) Nous poursuivrons nos efforts visant à diversifier nos comités d’évaluation par les pairs tout en conservant l’excellence et l’expérience comme critères de participation essentiels et nous nous attendrons dorénavant à ce que les évaluateurs (peu importe leurs caractéristiques démographiques) possèdent des compétences de base en matière d’ACSG+ comme mesure expérimentale de rigueur et de compréhension et appliquent les principes d’EDI à la promotion de l’innovation et de l’excellence. Nous créerons une politique concernant la composition des comités et publierons celle-ci sur notre site Web pour favoriser la reddition de comptes à l’égard de cet objectif. 2) Depuis décembre 2019, tous les membres des comités d’examen de la SCC doivent terminer la formation sur les préjugés inconscients des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) avant que des demandes leur soient soumises pour qu’ils les évaluent les membres de notre Conseil consultatif sur la recherche (CCR) seront aussi tenus de suivre ce module au moins une fois par année. 3) Les critères d’évaluation et la tenue des comités seront mis à jour pour y intégrer un langage propre à l’EDI ainsi que des références en matière de préjugés, inconscients ou non, conformément aux pratiques exemplaires élaborées et mises en œuvre par les trois Conseils. Les présidents des comités et les employés de la SCC aviseront les membres des comités de toute déclaration pouvant comporter un préjugé et le processus de notation finale comprendra des points de réflexion portant précisément sur les préjugés possibles et l’attention à l’EDI.
  6. Recommandations de financement : Dans leur rapport au CCR, on demandera aux présidents des comités de réfléchir à la stratégie du comité pour débusquer les préjugés inconscients et de commenter celle-ci. Ils seront aussi invités à prendre en considération les préjugés possibles lorsqu’ils feront leurs recommandations de financement au CCR. Le CCR tiendra compte de ces commentaires et de ces recommandations ainsi que du budget disponible (de même que du budget disponible alloué à l’EDI) lorsqu’il fera ses recommandations de financement finales à la chef de la direction de la SCC.
  7. Considérations relatives au sexe et au genre dans la recherche : Pour nous assurer de financer un éventail complet en réfléchissant au-delà de qui la SCC finance avec lesquels de ses fonds, nous commencerons immédiatement à mettre à jour nos occasions de financement pour qu’elles incluent une obligation de prendre en considération le sexe et le genre dans la conception, la méthodologie et l’analyse de la recherche, de même que dans la diffusion des résultats, s’il y a lieu. Les IRSC offrent une gamme de ressources approfondies que la SCC utilisera afin d’intégrer entièrement les considérations relatives au sexe et au genre dans la recherche qu’elle finance.
  8. Analyse et réflexion : En allant de l’avant avec comme objectif la mise en œuvre complète de nos mesures à prendre, nous continuerons d’analyser les données et de réfléchir au succès de chacune des mesures, les adaptant au besoin. Devant nos réussites, nous évaluerons s’il est possible d’étendre notre portée à une gamme plus variée de sphères de l’EDI, y compris les minorités visibles, les personnes en situation de handicap, les personnes LGBTQ2S+ et les membres des communautés autochtones.

References

  1. Canadian Cancer Statistics Advisory Committee. Canadian Cancer Statistics 2019. Toronto, ON: Canadian Cancer Society; 2019. Available at: cancer.ca/Canadian-Cancer-Statistics-2019-EN (accessed April 2020)
  2. Witteman, H.O., et coll. 2019. « Are gender gaps due to evaluations of the applicant or the science? A natural experiment at a national funding agency. » The Lancet 383 (10171) : 531-540. DOI :https://doi.org/10.1016/S0140-6736(18)32611-4
  3. Bol, T., et coll. 2018. « The Matthew effect in science funding. » PNAS 115 (19) 4887-4890

Dernière modification le: 9 juin 2020