Chirurgie des tumeurs neuroendocrines (TNE)

On effectue habituellement une chirurgie pour traiter les tumeurs neuroendocrines (TNE). La plupart des personnes atteintes d’une TNE tirent profit de la chirurgie lorsqu’il est possible de pratiquer l’intervention. Le type de chirurgie pratiqué dépend surtout de l’emplacement de la tumeur. Lorsque votre équipe de soins planifie la chirurgie, elle considère aussi d’autres facteurs tels que votre âge, votre état de santé global et si la tumeur produit et libère des hormones (est fonctionnelle).

Une chirurgie peut être pratiquée pour différentes raisons. Vous pourriez subir une chirurgie pour :

  • enlever complètement la tumeur;
  • enlever la plus grande partie possible de la tumeur avant d’administrer d’autres traitements;
  • soulager ou prévenir des symptômes.

Une crise carcinoïde est un problème grave qui met possiblement la vie en danger et qui se produit lorsqu’il y a une trop grande quantité de sérotonine et d’autres substances qui est sécrétée par une tumeur. Il s’agit d’un cas grave de rougeurs cutanées, de baisse de la pression artérielle, de difficulté à respirer et de battements du cœur irréguliers. Une crise carcinoïde peut se produire lorsqu’on administre un anesthésique ou qu’une tumeur est touchée au cours d’une chirurgie. Pour maîtriser les taux d’hormones et prévenir une crise carcinoïde, les médecins administrent habituellement un analogue de la somatostatine, comme l’octréotide (Sandostatin) ou le lanréotide (Somatuline Autogel), avant une chirurgie.

On a recours aux types de chirurgie suivants pour traiter les TNE. Vous pourriez aussi recevoir d’autres traitements avant ou après la chirurgie.

Résection

Une résection est une intervention chirurgicale qui permet d’enlever complètement la tumeur ainsi que certains tissus sains voisins. C’est le traitement principal de la plupart des TNE qui se situent seulement dans l’organe où le cancer a pris naissance (tumeurs locales). La résection est aussi appelée chirurgie curative.

Le type de résection effectué dépend habituellement de l’emplacement et de la taille de la tumeur. On peut pratiquer un des types de résection suivants pour enlever une TNE.

L’ excision locale ou la résection endoscopique permet d'enlever les tumeurs de stade précoce présentes sur le revêtement interne d’un organe, souvent à l’aide d’un endoscope. On peut la pratiquer pour de petites TNE gastro-intestinales (TNEGI), y compris celles à l’estomac, au duodénum, à l’iléon, à l’appendice ou au rectum.

La résection de l’intestin permet d’enlever une partie de l’intestin grêle, du gros intestin ou des deux. On la pratique dans le cas des tumeurs de l’intestin grêle, de l’appendice, du côlon ou du rectum. Apprenez-en davantage sur la résection de l'intestin.

La résection de l’estomac, ou gastrectomie, permet d'enlever une partie ou la totalité de l’estomac à travers une coupure (incision) pratiquée dans l'abdomen On fait cette intervention pour les TNE situées dans l’estomac. Apprenez-en davantage sur la chirurgie du cancer de l’estomac.

L’ appendicectomie permet d’enlever l’appendice. Cette chirurgie peut être pratiquée pour traiter les petites TNE situées dans l’appendice.

L’ opération de Whipple permet d’enlever une partie ou la totalité du pancréas ainsi qu’une partie de l’estomac, le duodénum, la vésicule biliaire et une partie du canal biliaire. On peut y avoir recours pour les TNE situées dans le duodénum ou le pancréas. Apprenez-en davantage sur l’ opération de Whipple.

La pancréatectomie distale permet d’enlever la partie étroite du pancréas (appelée queue). Il arrive qu’on enlève aussi une partie de la section centrale du pancréas (appelée corps). Apprenez-en davantage sur la chirurgie du cancer du pancréas.

La résection du poumon permet d'enlever un poumon en partie ou en totalité. On y a recours surtout pour les tumeurs carcinoïdes typiques ou atypiques. On peut la pratiquer pour traiter les carcinomes neuroendocriniens à grandes cellules de stade précoce. Il est possible qu’on effectue une résection cunéiforme, une lobectomie ou une pneumonectomie. Apprenez-en davantage sur la chirurgie du cancer du poumon.

La thyroïdectomie totale permet d’enlever toute la thyroïde. On y a habituellement recours comme premier traitement pour le carcinome médullaire (carcinome médullaire de la thyroïde). Apprenez-en davantage sur la chirurgie du cancer de la thyroïde.

La résection du foie permet d'enlever une partie du foie. On peut pratiquer cette intervention lorsqu’une TNE s'est propagée au foie (métastases hépatiques). Apprenez-en davantage sur les métastases hépatiques.

Curage ganglionnaire

Le curage ganglionnaire est une chirurgie pratiquée pour enlever des ganglions lymphatiques. On y a habituellement recours lorsque le médecin pense, en s'appuyant sur les résultats des examens d'imagerie et la taille de la tumeur primitive, que le cancer a atteint les ganglions lymphatiques avoisinants. Le curage ganglionnaire est souvent pratiqué en même temps qu’une résection.

Le type de curage ganglionnaire pratiqué dépend de l’emplacement où la TNE a pris naissance.

Apprenez-en davantage sur le curage ganglionnaire.

Cytoréduction chirurgicale

Lors d’une cytoréduction chirurgicale, on enlève une grande quantité du cancer ou la plus grande partie possible du cancer. On l'appelle parfois chirurgie de réduction tumorale. On a recours à la cytoréduction chirurgicale lorsqu’il est impossible d'effectuer une résection complète, mais que les médecins pensent que le cancer peut être totalement détruit à l’aide de traitements (visée curative). On peut pratiquer cette chirurgie pour aider d’autres traitements, comme la chimiothérapie ou la radiothérapie, à être plus efficaces.

La cytoréduction chirurgicale des métastases hépatiques peut être réalisée en utilisant d’autres techniques chirurgicales, comme l’ablation par radiofréquence (ARF). Ces techniques sont pratiquées par des chirurgiens ayant une expérience spéciale, donc il est possible qu’elles ne soient pas offertes dans tous les centres de traitement. Apprenez-en davantage sur le traitement ciblant le foie, notamment sur l’ARF.

Chirurgie palliative

On a recours à la chirurgie palliative pour maîtriser et soulager les symptômes du cancer neuroendocrinien avancé et améliorer la qualité de vie plutôt que de traiter la maladie. Il pourrait s’agir de l'une ou plusieurs des interventions suivantes.

La chirurgie de réduction tumorale permet d'enlever la plus grande partie possible du cancer. On peut la pratiquer si une grosse tumeur cause des symptômes ou bloque l’intestin, une voie respiratoire ou une autre structure vitale.

La dérivation chirurgicale permet de créer une dérivation ou un passage pour contourner une région bloquée (obstruée). On peut aussi y avoir recours pour atténuer la douleur ou la pression causée par une tumeur.

Lors de la mise en place d'une endoprothèse, le médecin installe un extenseur (endoprothèse) en métal semblable à un tube en mailles dans l’organe ou le canal pour le garder ouvert et permettre aux substances comme les selles, la bile ou l’air de circuler normalement. On peut l’utiliser pour traiter ou prévenir un blocage (obstruction).

Effets secondaires

Peu importe le traitement des TNE, il est possible que des effets secondaires se produisent, mais chaque personne les ressent différemment. Certaines personnes éprouvent beaucoup d’effets secondaires, tandis que d’autres en éprouvent peu ou pas du tout.

Si des effets secondaires se manifestent, ils peuvent le faire n’importe quand pendant la chirurgie, tout de suite après ou quelques jours voire quelques semaines après. Il arrive parfois que des effets secondaires apparaissent des mois ou des années à la suite de la chirurgie (effets tardifs). La plupart disparaissent d’eux-mêmes ou peuvent être traités, mais certains risquent de durer longtemps ou d’être permanents.

Les effets secondaires de la chirurgie dépendent principalement du type d’intervention pratiqué, de l’emplacement où elle est effectuée dans le corps et de votre état de santé global.

Questions à poser sur la chirurgie

Apprenez-en davantage sur la chirurgie et les effets secondaires de la chirurgie. Afin de prendre les bonnes décisions pour vous, posez des questions sur la chirurgie à votre équipe de soins.

Révision par les experts et références

  • Cancer Research UK. Which Surgery for Carcinoid. 2014. https://www.cancerresearchuk.org/.
  • Gridelli C, Rossi A, Airoma G et al. Treatment of pulmonary neuroendocrine tumours: state of the art and future developments. Cancer Treatment Reviews. 2013. https://cnets.ca/.
  • National Comprehensive Cancer Network. NCCN Clinical Practice Guidelines in Oncology: Neuroendocrine Tumors (Version 1.2015). 2015.
  • Norton JA, Kunz PL. Carcinoid tumors and the carcinoid syndrome. DeVita VT Jr, Lawrence TS, Rosenberg SA. Cancer: Principles and Practice of Oncology. 10th ed. Philadelphia: Wolters Kluwer Health/Lippincott Williams & Wilkins; 2015: 86:1218-1226.
  • Singh S, Asa SL, Dey C, et al. Diagnosis and management of gastrointestinal neuroendocrine tumors: an evidence-based Canadian consensus. Cancer Treatment Reviews. 2016: 47:32–45. https://cnets.ca/.
  • Yao JC, Evans DB. Pancreatic neuroendocrine tumors. DeVita VT Jr, Lawrence TS, Rosenberg SA. Cancer: Principles and Practice of Oncology. 10th ed. Philadelphia: Wolters Kluwer Health/Lippincott Williams & Wilkins; 2015: 85:1205-1217.

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