Effets tardifs des traitements du cancer des os chez l’enfant
Un traitement du cancer qui sauve la vie d'enfants peut causer des effets secondaires au cours des années qui suivent le traitement. Ces effets secondaires sont appelés effets tardifs.
Le risque d'effets tardifs dépend de nombreuses choses, dont le type de traitement et la dose, ainsi que l'âge de l'enfant lors du traitement. Un suivi à long terme après le traitement permet à l'équipe de soins d'observer les effets tardifs tôt et d'ainsi commencer à s'en occuper immédiatement. Demandez à l'équipe de soins ce qu'elle surveille et pourquoi.
Voici des effets tardifs possibles du traitement du cancer des os chez l'enfant.
Troubles osseux
Les enfants traités pour un cancer des os pourraient éprouver des troubles osseux plus tard. Les enfants traités avant l'âge de 6 ans ou lors d'une poussée de croissance risquent davantage d'avoir des troubles osseux. Voici les troubles osseux les plus susceptibles d'apparaître.
Les membres peuvent être de différentes longueurs chez les enfants traités pour un cancer des os. Les os grandissent constamment durant l’enfance et l’adolescence jusqu’à ce que le squelette soit mature et que la taille adulte soit atteinte. La zone de croissance dans chaque os est appelée cartilage de conjugaison (plaque cartilagineuse). Le cancer des os apparaît souvent près du cartilage de conjugaison et c’est pourquoi on enlève habituellement cette partie lors de la chirurgie pratiquée pour retirer la tumeur. L’os reconstruit ne peut donc pas croître comme il le ferait normalement. L’autre membre, lui, continue de croître normalement, ce qui fait que les deux membres finissent par être de longueurs différentes. Il peut être nécessaire de procéder à d’autres chirurgies et d’autres interventions pour aider l’os traité à croître ou rendre les membres de la même longueur.
Des problèmes de prothèse interne, entre autres le bris ou le désajustement, peuvent survenir lorsque les enfants grandissent ou s’ils sont actifs physiquement. Une autre chirurgie peut être nécessaire afin de resserrer ou de remplacer une partie de la prothèse interne.
L’ ankylose de l’articulation est possible après une chirurgie de conservation d’un membre, car cette opération risque de causer la raideur ou le rétrécissement des muscles, tendons et ligaments entourant l’articulation. Un suivi en physiothérapie ou en ergothérapie ainsi que l’activité physique peuvent aider à prévenir cet effet tardif.
L' infection peut être un problème persistant ou chronique dans certains cas. Le greffon osseux ou la prothèse interne peut s’infecter après une chirurgie de conservation d’un membre. Les enfants dont le nombre de neutrophiles est bas (neutropénie) peuvent recevoir des antibiotiques afin de réduire le risque d’infection. Les neutrophiles aident le corps à se défendre contre les bactéries, les virus et certains types de champignons. Il est possible que le médecin doive enlever et remplacer la prothèse interne si elle est infectée. D’autres chirurgies peuvent aussi être nécessaires pour ajuster la prothèse au fil de la croissance. Peu importe la chirurgie, le risque d'infection est toujours présent.
Apprenez-en davantage sur les troubles osseux et musculaires.
Douleur fantôme
Il arrive que l’enfant qui a une jambe ou un bras amputé ressente de la douleur ou des sensations différentes dans la région du membre manquant. C'est ce qu'on appelle la douleur fantôme. Les symptômes peuvent comprendre la douleur, une sensation de brûlure, une pulsation ou des démangeaisons.
La douleur fantôme peut se manifester de 1 à 4 semaines après la chirurgie. Chez de nombreux enfants, elle s'atténue au cours de la première année au fur et à mesure qu'ils s'habituent à porter leur prothèse. Pour certains, la douleur fantôme peut devenir un problème à long terme.
Les médicaments peuvent souvent aider à diminuer la douleur fantôme.
Apprenez-en davantage sur la douleur.
Troubles du cœur
La radiothérapie au thorax peut avoir des effets tardifs sur le cœur, comme la formation de tissu cicatriciel dans le muscle cardiaque. Certains agents chimiothérapeutiques, comme la doxorubicine, peuvent aussi affecter le cœur. Les troubles cardiaques suivants peuvent se manifester après le traitement d’un cancer des os chez l’enfant :
- inflammation ou cicatrisation de l’enveloppe protectrice qui entoure le cœur (péricardite);
- durcissement ou rétrécissement des artères du cœur (maladie coronarienne);
- cicatrisation ou affaiblissement du muscle cardiaque (cardiomyopathie);
- battements du cœur anormaux (arythmie);
- incapacité du cœur à pomper le sang correctement (insuffisance cardiaque congestive).
L’équipe de soins surveille attentivement l’enfant qui reçoit une radiothérapie ou une chimiothérapie pour tout signe de dommages au cœur. On continue de mesurer sa pression artérielle et on lui fait passer régulièrement des examens physiques et d’autres tests, comme un échocardiogramme (échographie du cœur) ou un électrocardiogramme (ECG). Ces examens et tests aident les médecins à détecter tôt des troubles cardiaques et à décider si un traitement est nécessaire.
Apprenez-en davantage sur les troubles cardiaques.
Troubles de l’audition
Certains agents chimiothérapeutiques, comme le cisplatine et le carboplatine, peuvent endommager l'oreille interne. Ce problème peut mener à une perte auditive permanente (habituellement pour les sons aigus) ou à des troubles de l’équilibre. Les dommages auditifs risquent aussi d’affecter le développement social, affectif et intellectuel de l’enfant. On fait habituellement passer des tests auditifs à l’enfant à la fin du traitement, et parfois à la suite du traitement, dans le but de vérifier son audition. Le recours à un appareil auditif ou à l'orthophonie peut aider les enfants qui éprouvent cet effet tardif.
Apprenez-en davantage sur les troubles de l’audition.
Troubles de l’appareil reproducteur
La radiothérapie et certains agents chimiothérapeutiques administrés pour traiter le cancer chez l'enfant, comme la cyclophosphamide et l'ifosfamide (Ifex), peuvent altérer l'appareil reproducteur et son fonctionnement. Plus la dose totale de chimiothérapie reçue est élevée, plus le risque de dommages est grand. Les troubles de l'appareil reproducteur peuvent engendrer une puberté précoce ou retardée ou des troubles de la fertilité.
Le médecin surveillera le développement sexuel de l’enfant à chacune de ses visites de suivi. Si la puberté semble retardée, une hormonothérapie substitutive pourrait être nécessaire afin que le développement sexuel ait lieu.
Apprenez-en davantage sur les troubles de l’appareil reproducteur masculin, les troubles de l’appareil reproducteur féminin et les troubles de la fertilité.
Troubles des reins
Les troubles des reins, ou rénaux, peuvent être préoccupants chez les enfants qui reçoivent une chimiothérapie à forte dose ou du cisplatine dans le cadre de leur plan de chimiothérapie. Des visites de suivi régulières permettent au médecin de vérifier la fonction rénale. Des analyses de sang et d’urine spécifiques sont effectuées pour vérifier si les reins fonctionnent correctement ou si l’enfant a besoin d’autres examens ou traitements. On administre parfois des suppléments électrolytiques (avec du magnésium, du calcium, du potassium ou du phosphate), au moins temporairement.
Apprenez-en davantage sur les troubles des reins.
Cancers secondaires
Les survivants du cancer chez l’enfant risquent davantage d’être atteints d’un cancer secondaire. Ce risque peut être attribuable aux traitements, comme la chimiothérapie ou la radiothérapie. De nos jours, les enfants traités pour un cancer risquent moins d’être atteints d’un cancer secondaire que par le passé. De nouvelles associations chimiothérapeutiques, des doses plus faibles de chimiothérapie et des doses plus faibles de radiothérapie qui ciblent avec plus de précision la tumeur ont permis de réduire le risque d’apparition d’un cancer secondaire.
Le risque de cancer secondaire diffère pour chaque enfant selon son diagnostic de cancer et le traitement reçu.
Une chimiothérapie à base d’agents alkylants et d’étoposide peut accroître le risque de leucémie aiguë myéloblastique (LAM) ou de syndrome myélodysplasique (SMD).
Les survivants du cancer chez l'enfant risquent davantage d’avoir des tumeurs solides, comme le sarcome. Le risque varie en fonction des traitements administrés. Le risque d'avoir une tumeur solide est surtout lié à la radiothérapie. Il est plus élevé si une chimiothérapie est associée à une radiothérapie.
Apprenez-en davantage sur les cancers secondaires et les lignes directrices relatives au suivi à long terme du Children’s Oncology Group (COG)( en anglais seulement).
Questions à poser sur les effets tardifs et la survie
Afin de prendre les bonnes décisions pour votre enfant, apprenez-en davantage sur les effets tardifs du cancer chez l’enfant et discutez avec l'équipe de soins de la survie à long terme.
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