Troubles du cœur

Certains types de traitement du cancer peuvent endommager le cœur. Ces traitements comprennent la chimiothérapie, le traitement ciblé, l’immunothérapie, l’hormonothérapie et la radiothérapie. Les dommages au cœur causés par le traitement du cancer portent aussi le nom de cardiotoxicité.

Les troubles du cœur, ou troubles cardiaques, peuvent apparaître pendant le traitement ou des années plus tard. Le traitement du cancer ne provoque pas souvent de dommages au cœur chez les enfants, mais des troubles peuvent se manifester plus tard, à l’âge adulte.

Certains troubles cardiaques disparaissent lorsqu’on modifie le traitement ou qu’on cesse de l’administrer. D’autres peuvent être permanents.

Fonctionnement du cœur

Le cœur fait partie de l’appareil cardiovasculaire, lequel est composé du cœur, du sang et des vaisseaux sanguins. Les vaisseaux sanguins sont de longs tubes creux et élastiques qui servent au transport du sang, de l’oxygène et des éléments nutritifs. L’action de pompage du cœur permet au sang de faire l’aller-retour entre le cœur et le reste du corps.

Le cœur est un organe musculaire entouré d’une fine membrane. Il est constitué de 4 cavités, de valvules et de vaisseaux sanguins.

  • Les 2 cavités supérieures sont l’ oreillette droite et l’ oreillette gauche. Les oreillettes recueillent le sang qui est acheminé au cœur.
  • Les 2 cavités inférieures sont le ventricule droit et le ventricule gauche. Les ventricules pompent le sang du cœur vers le reste du corps.
  • Le péricarde est une fine membrane qui entoure le cœur, le protège et le fixe à l’intérieur du thorax.
  • Les valvules s’ouvrent et se ferment pendant que le cœur effectue son mouvement de pompage. Elles assurent la circulation du sang dans une seule direction. 
  • Les vaisseaux sanguins permettent au sang et à l’oxygène de faire l’aller-retour entre le muscle cardiaque et le reste du corps.

Les veines et les artères sont différents types de vaisseaux sanguins qui font circuler le sang dans les deux directions. Elles transportent également les déchets hors des cellules et des organes.

Les veines acheminent au cœur le sang pauvre en oxygène. Le cœur pompe le sang jusqu’aux poumons, où il se recharge en oxygène.Le sang retourne ensuite au cœur. Les veines sont aussi munies de valvules afin de maintenir la circulation du sang dans la bonne direction.

Les artères acheminent le sang riche en oxygène du cœur vers le reste du corps. Le cœur possède ses propres artères (appelées artères coronaires) qui transportent le sang et l’oxygène vers le muscle cardiaque.

Le cœur reçoit des signaux électriques qui lui indiquent à quel moment battre.

Le nœud sinusal est un groupe de cellules dans le cœur qui contrôlent le rythme et la fréquence de ses battements, ou contractions. Le nœud sinusal envoie des signaux électriques à travers le cœur pour amorcer chaque battement.

La fréquence cardiaque normale pour un adulte, au repos, se situe entre 60 et 100 battements à la minute. Elle peut être plus basse chez les adultes en très bonne forme physique, comme les athlètes. La fréquence cardiaque est plus élevée chez les enfants que chez les adultes.

Des facteurs tels que l’âge, le tabagisme, le poids, la prise de médicaments et le stress peuvent avoir un effet sur votre fréquence cardiaque. Si cette dernière est trop élevée ou trop basse, vous présentez un risque accru de troubles cardiaques.

Traitements du cancer pouvant entraîner des troubles cardiaques

Les traitements du cancer qui suivent peuvent endommager le cœur.

Chimiothérapie

Les troubles cardiaques sont souvent associés à la dose totale de l’agent chimiothérapeutique qu’on administre. Plus la dose est élevée, plus le médicament est susceptible de causer des dommages au cœur. Le risque de troubles cardiaques augmente également si votre traitement consiste en une association d’agents chimiothérapeutiques ou en une chimiothérapie associée à un traitement ciblé.

De faibles doses de médicaments peuvent aussi endommager le cœur si on vous a déjà administré une radiothérapie au thorax.

Les agents chimiothérapeutiques qui peuvent causer des dommages au cœur comprennent les suivants :

  • anthracyclines, comme la doxorubicine, la daunorubicine et l’épirubicine;
  • cyclophosphamide;
  • fluorouracil (aussi appelé 5-fluorouracil ou 5-FU).

Traitement ciblé

Les médicaments utilisés pour le traitement ciblé qui peuvent provoquer des dommages au cœur comprennent les suivants :

  • trastuzumab (Herceptin et médicaments biosimilaires) ;
  • pertuzumab (Perjeta);
  • sunitinib (Sutent et médicaments biosimilaires);
  • sorafenib (Nexavar et médicaments biosimilaires);
  • bévacizumab (Avastin et médicaments biosimilaires);
  • carfilzomib (Kyprolis);
  • ponatinib (Iclusig);
  • dasatinib (Sprycel);
  • bosutinib (Bosulif).
Puisque le trastuzumab et la doxorubicine peuvent tous deux entraîner des dommages au cœur, on ne les administre pas en même temps.

Immunothérapie

Comme l’ immunothérapie est un traitement plus récent, les chercheurs continuent d’étudier les effets que ces médicaments peuvent avoir sur le cœur. Les médicaments immunothérapeutiques qui peuvent entraîner des troubles cardiaques comprennent les suivants :

  • nivolumab (Opdivo);
  • pembrolizumab (Keytruda);
  • atézolizumab (Tecentriq);
  • avélumab (Bavencio);
  • durvalumab (Imfinzi);
  • ipilimumab (Yervoy);
  • trémélimumab (Imjudo).

Analogues de l’hormone de libération de la lutéinostimuline (LHRH)

Les analogues de l’hormone de libération de la lutéinostimuline (LHRH) sont des médicaments hormonaux qui empêchent les testicules de fabriquer la testostérone. Ils sont aussi appelés analogues de l’hormone de libération de la gonadotrophine (GnRH). Ces médicaments servent au traitement du cancer de la prostate et du cancer du sein.

Les analogues de la LHRH qui font augmenter le risque de troubles cardiaques comprennent les suivants :

  • leuprolide (Lupron, Lupron Depot, Eligard);
  • goséréline (Zoladex);
  • triptoréline (Trelstar).

D’autres types d’hormonothérapie pour le cancer de la prostate ne font pas augmenter le risque autant que les analogues de la LHRH.

Radiothérapie externe

La radiothérapie externe dirigée vers le thorax, l’abdomen ou la colonne vertébrale de même que l’ irradiation corporelle totale peuvent causer des troubles cardiaques.

Le risque de dommages au cœur augmente en fonction de la dose totale de radiation administrée au thorax et de la quantité de tissus cardiaques qui se trouvent dans le champ de traitement. Les troubles cardiaques liés à la radiothérapie externe sont moins fréquents qu’auparavant puisqu’on a modifié les méthodes de traitement et les doses administrées. Il est maintenant possible de diriger les faisceaux de radiation de manière très précise et de protéger les tissus voisins. Les troubles cardiaques sont plus fréquents lorsque la radiothérapie est administrée au côté gauche du thorax, car la zone irradiée comporte une plus grande partie du cœur.

Le risque de troubles cardiaques est plus élevé lorsqu’on associe la radiothérapie à des agents chimiothérapeutiques qui peuvent également endommager le cœur.

Des dommages au cœur peuvent se manifester de nombreuses années après le traitement. Certains troubles apparaissent jusqu’à 30 ans après la fin de la radiothérapie.

Autres facteurs de risque

Voici d’autres facteurs qui peuvent accroître le risque d’éprouver des troubles cardiaques pendant un traitement du cancer :

  • âge – avoir moins de 18 ans ou plus de 65 ans;
  • traitement antérieur du cancer au moyen d’anthracyclines ou du trastuzumab;
  • antécédents de troubles cardiaques;
  • pression artérielle élevée (hypertension), laquelle peut aussi être causée par des médicaments ciblés et des analogues de la LHRH;
  • tabagisme;
  • taux de cholestérol élevé;
  • embonpoint ou obésité.

Types de troubles cardiaques

Les types suivants de troubles du cœur, ou troubles cardiaques, peuvent apparaître à la suite du traitement du cancer.

Cardiomyopathie et insuffisance cardiaque

La cardiomyopathie est une maladie du muscle cardiaque qui le rend rigide, épais ou hypertrophié. Lorsque cela se produit, le cœur arrive plus difficilement à pomper le sang vers le reste du corps.

Une fraction d’éjection du ventricule gauche (LVEF) réduite est un signe de cardiomyopathie. La LVEF est une mesure de la quantité de sang éjectée du ventricule gauche vers le reste du corps chaque fois que le cœur se contracte. La mesure est basée sur le ventricule gauche car c’est la principale cavité de pompage du cœur.

La LVEF d’un cœur en bonne santé se situe entre 50 % et 70 %. Une LVEF plus basse est le signe que votre cœur ne pompe pas le sang correctement parce que le muscle cardiaque est endommagé. On mesure habituellement la LVEF à l’occasion d’un échocardiogramme, mais on peut aussi avoir recours à d’autres examens d’imagerie ou à la scintigraphie.

La cardiomyopathie peut entraîner l’insuffisance cardiaque. L’insuffisance cardiaque se manifeste lorsque le cœur ne pompe pas très bien le sang, qui commence alors à s’accumuler dans d’autres parties du corps, comme les poumons, les jambes et les pieds. En l’absence de traitement, l’insuffisance cardiaque peut mettre la vie en danger. L’insuffisance cardiaque porte aussi le nom d’insuffisance cardiaque congestive.

La chimiothérapie (en particulier à base de doxorubicine), le traitement ciblé, l’immunothérapie et la radiothérapie dirigée vers le thorax peuvent aussi entraîner la cardiomyopathie ainsi que d’autres troubles menant à l’insuffisance cardiaque.

Battements du cœur irréguliers (arythmie)

On parle de battements du cœur irréguliers (arythmie) lorsque le cœur ne bat pas normalement. Il peut battre trop vite, trop lentement, ou à un rythme qui n’est pas constant.

La chimiothérapie, le traitement ciblé, l’immunothérapie et la radiothérapie peuvent causer les types d’arythmie qui suivent.

La fibrillation auriculaire se caractérise par des battements de cœur irréguliers causés par des signaux électriques anormaux dans les oreillettes. La fréquence cardiaque peut également être trop rapide. La fibrillation auriculaire peut faire augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral.

La tachycardie ventriculaire se produit lorsque les ventricules pompent trop rapidement et que le sang n’est pas acheminé au reste du corps. Des signaux électriques anormaux dans les ventricules en sont la cause.

Le syndrome du QT long est dû au fait que les cellules du cœur prennent plus de temps que la normale pour se réalimenter et récupérer durant l’intervalle entre les battements cardiaques. L’intervalle QT correspond au temps écoulé entre les battements du cœur.

Le bloc cardiaque se produit lorsque les signaux électriques qui font battre le cœur ont de la difficulté à passer de la partie supérieure du muscle cardiaque à sa partie inférieure. Cela fait en sorte que le cœur bat trop lentement ou saute des battements.

Athérosclérose

L’athérosclérose est une accumulation d’une substance graisseuse appelée plaque sur les parois des artères.

L’athérosclérose peut rétrécir l’artère, ce qui nuit à la circulation du sang. Elle peut aussi bloquer une artère ou rompre la paroi artérielle, et provoquer la formation d’un caillot sanguin. Un caillot sanguin est susceptible de causer une crise cardiaque s’il empêche le sang de se rendre au cœur. Un accident vasculaire cérébral est également possible si le caillot bloque l’apport de sang au cerveau.

L’immunothérapie, les analogues de la LHRH et la radiothérapie peuvent être à l’origine d’une athérosclérose qui se développe plus rapidement que la normale (athérosclérose accélérée).

L’athérosclérose peut toucher différentes artères dans le corps.

La maladie coronarienne se manifeste lorsqu’une accumulation de plaque fait en sorte de bloquer les artères coronaires ou de les rendre plus étroites. Dans ce cas, le cœur ne peut plus s’alimenter en oxygène à partir du sang, ce qui peut mener à des crises cardiaques ou à une insuffisance cardiaque. Une radiothérapie externe au thorax ainsi que des médicaments immunothérapeutiques peuvent causer la maladie coronarienne.

La sténose carotidienne affecte les artères carotides, qui sont les vaisseaux sanguins approvisionnant le cerveau en sang. Il y a 2 artères carotides, une de chaque côté du cou. La sténose carotidienne se produit lorsqu’une des artères carotides ou les deux deviennent plus étroites ou durcissent, ce qui rend plus difficile l’acheminement du sang au cerveau. Si un caillot sanguin se forme, cela peut bloquer l’irrigation sanguine du cerveau pendant une courte période et provoquer un petit accident vasculaire cérébral (appelé accident ischémique transitoire). Si le caillot sanguin continue d’empêcher l’acheminement du sang au cerveau, on parle d’accident vasculaire cérébral ischémique.

Les personnes qui ont reçu une radiothérapie externe à la tête et au cou présentent un risque accru de sténose carotidienne.

Lésions valvulaires (sténose)

Lorsque les valvules cardiaques se raidissent ou épaississent, on parle de dommages ou de lésions valvulaires (sténose). En pareil cas, l’ouverture du cœur se rétrécit et il y a moins de sang qui peut circuler dans le corps.

La radiothérapie externe peut endommager les valvules cardiaques si la radiation est dirigée vers le cœur.

Épanchement péricardique

L’épanchement péricardique est une accumulation de liquide entre le péricarde et le muscle cardiaque. Différents traitements du cancer peuvent être à l’origine d’un épanchement péricardique, notamment des agents chimiothérapeutiques, comme les anthracyclines et la cyclophosphamide, ainsi que des médicaments ciblés, comme le ponatinib, le dasatinib et le bosutinib.

La tamponnade cardiaque est une complication de l’épanchement péricardique. Lorsque le péricarde se remplit de sang ou d’autres liquides, une pression est exercée sur le cœur. Cette pression empêche le cœur de pomper correctement, l’obligeant à battre plus vite pour essayer de pomper davantage de sang. La tamponnade cardiaque est une urgence médicale qui doit être prise en charge sans délai.

Des médicaments immunothérapeutiques peuvent provoquer une tamponnade cardiaque.

Myocardite et péricardite

La myocardite est une inflammation du muscle cardiaque. Des médicaments immunothérapeutiques peuvent en être la cause.

La péricardite est une inflammation du péricarde, la fine membrane qui enveloppe le cœur. La péricardite constrictive est caractérisée par le durcissement du péricarde, lequel se produit lorsque la membrane devient plus épaisse et plus raide que la normale en raison de l’inflammation. La radiothérapie externe au thorax peut provoquer la péricardite et la péricardite constrictive.

Symptômes

Les symptômes des troubles cardiaques peuvent varier selon le type de problème. Les troubles cardiaques qui sont légers à modérés pourraient ne pas causer de symptômes. Il est possible que les troubles cardiaques ne soient découverts qu’au moment d’effectuer des tests diagnostiques.

Les symptômes des troubles cardiaques comprennent ceux-ci :

  • essoufflement;
  • étourdissements, évanouissements ou sensation d’avoir la tête légère;
  • fatigue importante qui empêche de faire de l’exercice ou des activités normales de la vie;
  • douleur thoracique;
  • transpiration, nausée ou essoufflement qui accompagne une douleur thoracique;
  • douleur vive au centre du thorax ou du côté gauche du thorax (souvent plus importante quand on respire profondément);
  • cœur qui s’emballe ou bat fort, ou sensation que le cœur saute des battements;
  • enflure des pieds, des chevilles ou de l’abdomen;
  • toux et respiration sifflante qui ne disparaissent pas;
  • symptômes pseudo-grippaux, comme les maux de tête, la fièvre ou les douleurs articulaires;
  • grossissement des veines du cou.

Si les symptômes s’aggravent ou ne disparaissent pas, avisez immédiatement votre équipe de soins ou votre cardiologue.

Diagnostic

Avant le début du traitement du cancers, votre équipe de soins vous fait habituellement passer des examens afin de vérifier votre cœur. Ces tests peuvent consister à mesurer la fréquence et le rythme cardiaques de même que l’efficacité du muscle cardiaque à pomper le sang. On peut aussi examiner vos valvules cardiaques ou évaluer le fonctionnement de votre cœur pendant l’exercice. On refait les mêmes examens pendant et après le traitement pour détecter tout changement.

Ces examens peuvent comprendre :

  • un électrocardiogramme (ECG);
  • un échocardiogramme (écho);
  • un échocardiogramme transœsophagien – on fait descendre un tube souple le long de la gorge jusque dans l’œsophage afin d’examiner de près les valvules cardiaques;
  • une ventriculographie isotopique (MUGA);
  • une échographie
  • un cathétérisme cardiaque – un long tube souple est inséré dans un vaisseau sanguin de l’aine et guidé à travers ce vaisseau jusqu’au cœur;
  • une IRM;
  • une épreuve d’effort, habituellement sur un tapis roulant;
  • des analyses biochimiques sanguines pour vérifier la présence de certains biomarqueurs.

Les biomarqueurs cardiaques sont des protéines libérées dans le sang par le cœur ayant subi un dommage ou un stress. Lorsqu’un test sanguin révèle leur présence, cela indique la possibilité d’un trouble au cœur. Les biomarqueurs cardiaques qui peuvent être mesurés sont la troponine et les peptides natriurétiques (PN), comme NT-proBNP.

Prévention des troubles cardiaques

Votre équipe de soins pourrait vous diriger vers un cardiologue avant d’entreprendre le traitement du cancer. Elle pourrait également vous diriger vers un cardio-oncologue, qui est un cardiologue spécialisé dans la prévention et le traitement des problèmes cardiaques causés par le traitement du cancer.

Pour prévenir les dommages au cœur, l’équipe de soins surveille attentivement les personnes à risque. Si des examens révèlent que le cœur est endommagé, il est possible qu’on réduise la dose du médicament ou de la radiothérapie ou bien qu’on cesse complètement le traitement afin d’empêcher l’apparition d’autres dommages.

Vous avez peut-être déjà certains dispositifs métalliques installés dans votre corps pour traiter les problèmes cardiaques. Un stimulateur cardiaque empêche la fréquence cardiaque de devenir trop basse, tandis qu’un défibrillateur cardiaque administre un choc au cœur lorsque ses battements sont anormaux et dangereux. Si vous portez un de ces appareils, il est important d’en informer votre équipe de soins. La radiothérapie ou certains examens d’imagerie diagnostique peuvent empêcher ces appareils de fonctionner correctement. Votre équipe de soins aura alors recours à des tests diagnostiques et à des traitements qui n’affectent pas l’appareil que vous portez. On surveillera également le fonctionnement de l’appareil pendant votre traitement.

Si les tests indiquent que votre cœur est en bonne santé mais que le traitement administré peut causer des dommages, votre équipe de soins ou votre cardiologue vous prescrira peut-être des médicaments pour le cœur afin de réduire votre risque.

Si votre taux de cholestérol est élevé avant le début du traitement, votre équipe de soins pourrait vous faire prendre des médicaments hypocholestérolémiants (statines) afin de réduire votre risque de troubles cardiaques.

Vous pouvez réduire votre risque de troubles cardiaques :

  • en évitant de fumer du tabac ou en renonçant au tabagisme si vous fumez actuellement;
  • en atteignant un poids santé et en le maintenant;
  • en mangeant bien;
  • en faisant de l’exercice de façon modérée sur une base régulière.

Traitement des troubles cardiaques

Si votre cœur a subi des dommages à la suite d’un traitement du cancer, votre équipe de soins vous dirigera vers un cardiologue. Les traitements supplémentaires peuvent comprendre les suivants :

  • médicaments pour traiter les troubles cardiaques;
  • chirurgie pour traiter une maladie coronarienne ou remplacer une valvule cardiaque endommagée.

La vie après le traitement

Si le traitement entraîne des troubles cardiaques, vous devrez prendre des précautions afin de protéger votre cœur pour le reste de votre vie. Vous devrez faire ce qui suit.

  • Consultez votre équipe de soins avant de faire du sport ou de commencer un programme d’exercices. L’exercice aérobique est généralement sûr et bénéfique pour le cœur. Mais certains types d’exercice sont particulièrement stressants sur le plan cardiaque.
  • Évitez les drogues à usage récréatif qui peuvent faire augmenter votre fréquence cardiaque et votre pression artérielle et causer des battements irréguliers du cœur; cela comprend la consommation de marijuana, de cocaïne, de LSD, de méthamphétamine et d’ecstasy (MDMA) de même que l’inhalation de solvants.

Si le traitement a endommagé une valvule du cœur, vous pourriez aussi devoir prendre des antibiotiques avant tout travail dentaire ou toute chirurgie ou intervention invasive, comme une endoscopie. Votre cardiologue pourrait vous prescrire ces médicaments afin de prévenir une infection grave du cœur (endocardite) susceptible de se produire si des bactéries pénètrent dans la circulation sanguine.

Suivi

Toutes les personnes qui ont été traitées pour un cancer doivent avoir un suivi régulier. L’équipe de soins établira un plan de suivi en fonction du type de cancer, des traitements reçus et de vos besoins.

Le suivi peut comporter un examen physique ainsi qu’un ou plusieurs des tests de la fonction cardiaque suivants :

  • une MUGA;
  • un échocardiogramme (écho);
  • un électrocardiogramme (ECG);
  • un échocardiogramme transœsophagien;
  • une échographie.

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