Traitements du phéochromocytome malin

Dernière révision médicale :

Voici des options de traitement du phéochromocytome malin. Votre équipe de soins vous proposera des traitements en fonction de vos besoins et discutera avec vous afin d’élaborer un plan de traitement.

Les traitements employés dépendent de la possibilité d’enlever complètement le cancer par chirurgie (on dit alors qu’il est résécable) ou non (on dit alors qu’il est non résécable).

Quand les médecins décrivent le phéochromocytome malin, ils emploient souvent les mots local, régional ou métastatique.

Local signifie que le cancer se trouve seulement dans la glande surrénale et qu’il ne s’est pas propagé à d’autres parties du corps.

Régional signifie que le cancer s’est propagé près ou autour de la glande surrénale.

Métastatique signifie que le cancer s’est propagé à une partie du corps éloignée de la glande surrénale.

Médicaments de soutien

On peut proposer différents types de médicaments de soutien comme traitement du phéochromocytome.

Des médicaments pour contrôler une pression artérielle élevée et un rythme cardiaque irrégulier, soit des alphabloquants et des bêtabloquants. On administre habituellement ces médicaments de 1 à 2 semaines avant la chirurgie. La pression artérielle et le rythme cardiaque doivent être normaux avant l’opération.

Des médicaments qui remplacent les hormones surrénaliennes dont le taux est très bas après une chirurgie. On parle alors d’hormonothérapie substitutive (HTS). Ces médicaments sont administrés jusqu’à ce que le taux des hormones revienne à la normale. Cela prend habituellement 2 semaines ou moins après l’opération si on a enlevé complètement le cancer. Si les deux glandes surrénales ont été retirées, il faut suivre la HTS pour le reste de sa vie.

Des médicaments qui aident à prévenir la perte osseuse, comme les bisphosphonates, si le cancer s’est propagé aux os.

Les effets secondaires des médicaments de soutien dépendent surtout de leur type et de leur dose. Avisez votre équipe de soins si vous éprouvez des effets secondaires que vous croyez liés au traitement de soutien. Plus tôt vous signalez un problème, plus rapidement on pourra vous dire comment aider à le traiter.

Chirurgie

La chirurgie est une intervention médicale visant à examiner, à enlever ou à réparer du tissu. La chirurgie, en tant que traitement du cancer, consiste à retirer la tumeur ou le tissu cancéreux de votre corps.

On fait habituellement une chirurgie pour traiter le phéochromocytome. En général, il est possible d’enlever complètement le phéochromocytome qui n’est pas malin par chirurgie. Le type de chirurgie pratiqué dans le cas d’un phéochromocytome malin dépend de la propagation de la tumeur.

La surrénalectomie est une intervention chirurgicale qui consiste à enlever la glande surrénale. On y a recours si le cancer se trouve uniquement dans la glande surrénale (phéochromocytome local).

La réduction tumorale consiste à enlever la plus grande partie possible du cancer. On peut y avoir recours si le cancer s’est propagé aux tissus voisins (phéochromocytome régional). On peut également faire une réduction tumorale si le cancer s’est propagé à des tissus éloignés (métastases) ou si la tumeur est réapparue (récidive) après le traitement.

Une chirurgie des métastases peut être pratiquée pour enlever un cancer qui s’est propagé au foie ou aux poumons.

Les effets secondaires de la chirurgie dépendent surtout du type d’intervention, du site chirurgical et de votre état de santé global. Avisez votre équipe de soins si vous éprouvez des effets secondaires que vous croyez liés à la chirurgie. Plus tôt vous signalez un problème, plus rapidement on pourra vous dire comment aider à le traiter.

La chirurgie du cancer de la glande surrénale peut causer ces effets secondaires :

  • douleur;
  • quantité d’urine moindre qu’à l’habitude;
  • changements de la pression artérielle;
  • faible taux de sucre sanguin.

Apprenez-en davantage sur la chirurgie.

Radiothérapie

En radiothérapie, on a recours à des rayons ou à des particules de haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses.

On peut proposer une radiothérapie pour traiter un phéochromocytome malin métastatique ou récidivant. Les types de radiothérapie employés sont les suivants :

  • radiothérapie externe pour traiter un cancer qui s’est propagé aux os;
  • radiothérapie ciblée à base de métaiodobenzylguanidine (MIBG) radioactive.

Lors des séances de radiothérapie, votre équipe de soins protège le plus possible les cellules saines qui se trouvent dans la zone de traitement. Les effets secondaires de la radiothérapie dépendent surtout de la taille de la région traitée, de la région ou des organes spécifiques traités, de la dose totale et du calendrier d’administration. Avisez votre équipe de soins si vous éprouvez des effets secondaires que vous croyez liés à la radiothérapie. Plus tôt vous signalez un problème, plus rapidement on pourra vous dire comment aider à le traiter.

Voici certains effets secondaires courants de la radiothérapie administrée pour le cancer de la glande surrénale :

Apprenez-en davantage sur la radiothérapie.

Chimiothérapie

En chimiothérapie, on a recours à des médicaments pour détruire les cellules cancéreuses. Ces médicaments ciblent les cellules qui se divisent rapidement dans tout le corps. Cela signifie que la chimiothérapie détruit les cellules cancéreuses, mais elle peut aussi endommager les cellules saines.

Pour la plupart des types de chimiothérapie, les médicaments circulent dans le sang afin d’atteindre et de détruire les cellules cancéreuses dans tout le corps, dont celles qui auraient pu se détacher de la tumeur primitive. C’est ce qu’on appelle un traitement systémique.

On peut proposer une chimiothérapie pour traiter un phéochromocytome malin métastatique ou récidivant. L’association d’agents chimiothérapeutiques la plus souvent employée est le protocole CVD, qui comprend la cyclophosphamide, la vincristine et la dacarbazine.

Les effets secondaires de la chimiothérapie dépendent surtout du type de médicament, de la dose, de la façon de l’administrer et de votre état de santé global. Avisez votre équipe de soins si vous éprouvez des effets secondaires que vous croyez liés à la chimiothérapie. Plus tôt vous signalez un problème, plus rapidement on pourra vous dire comment aider à le traiter.

Voici certains effets secondaires courants des agents chimiothérapeutiques administrés pour le cancer de la glande surrénale :

Apprenez-en davantage sur la chimiothérapie.

Traitement ciblé

Le traitement ciblé a recours à des médicaments pour cibler des molécules spécifiques, comme des protéines, présentes à la surface ou à l’intérieur des cellules cancéreuses. Ces molécules contribuent à l’envoi de signaux qui indiquent aux cellules de croître ou de se diviser. En ciblant ces molécules, les médicaments interrompent la croissance et la propagation des cellules cancéreuses tout en limitant les dommages aux cellules normales. Le traitement ciblé peut aussi être appelé traitement à ciblage moléculaire.

Le sunitinib (Sutent) est un médicament ciblé qu’on appelle inhibiteur de la tyrosine kinase (ITK). Les ITK bloquent des substances chimiques appelées tyrosines kinases. Ces substances participent au processus de signalisation dans les cellules. Quand ce processus est bloqué, les cellules cessent de croître et de se diviser.

On peut proposer le sunitinib comme traitement du phéochromocytome métastatique.

Les effets secondaires du traitement ciblé dépendent surtout du type de médicament, de la dose, de la façon de l’administrer et de votre état de santé global. Avisez votre équipe de soins si vous éprouvez des effets secondaires que vous croyez liés au traitement ciblé. Plus tôt vous signalez un problème, plus rapidement on pourra vous dire comment aider à le traiter.

Voici certains effets secondaires courants du sunitinib :

Il est possible que le sunitinib ne soit pas couvert par certains régimes d’assurance-maladie provinciaux ou territoriaux.

Apprenez-en davantage sur le traitement ciblé.

Autres traitements

D’autres traitements pourraient être proposés pour un phéochromocytome métastatique ou récidivant, dont ceux-ci :

Les effets secondaires dépendent surtout du type de traitement administré. Avisez votre équipe de soins si vous éprouvez des effets secondaires que vous croyez liés à ces traitements. Plus tôt vous signalez un problème, plus rapidement on pourra vous dire comment aider à le traiter.

Observation vigilante

L’observation vigilante consiste pour votre équipe de soins à observer attentivement le cancer plutôt qu’à administrer un traitement immédiatement. On aura recours à des tests et à des examens pour vérifier si le phéochromocytome grossit ou se propage. On administre un traitement lorsque des symptômes apparaissent ou que le cancer change.

Cette approche aide à éviter les effets secondaires qui risquent de se produire quand on a recours à des traitements comme la chirurgie et la radiothérapie. À ce jour, aucune donnée n’indique que les personnes qu’on observe de façon vigilante ne vivent pas aussi longtemps que celles qui reçoivent d’autres traitements. De plus, rien ne démontre que l’observation vigilante engendre d’autres effets négatifs si ou quand on commence un traitement.

On peut vous proposer l’observation vigilante si :

  • vous n’avez aucun symptôme du phéochromocytome;
  • le cancer grossit très lentement et n’affecte pas votre santé.

Essais cliniques

Quelques essais cliniques sur le phéochromocytome malin sont en cours au Canada et acceptent des participants. Les essais cliniques visent à trouver de nouvelles méthodes de prévention, de détection et de traitement du cancer. Apprenez-en davantage sur les essais cliniques.

Si vous ne pouvez pas ou ne voulez pas recevoir de traitement du cancer

Vous pourriez envisager de recevoir un type de soins qui vous permet de vous sentir mieux sans traiter le cancer même. Ce pourrait être parce que les traitements du cancer n’agissent plus, qu’il n’est plus probable qu’ils améliorent votre état ou que leurs effets secondaires sont difficiles à tolérer. D’autres raisons peuvent expliquer pourquoi vous ne pouvez pas ou ne voulez pas recevoir de traitement du cancer.

Discutez-en avec les membres de votre équipe de soins. Ils peuvent vous aider à choisir les soins et le traitement pour un cancer avancé.

Révision par les experts et références

  • Shereen Ezzat, MD, FRCPC, FACP
  • American Society of Clinical Oncology (ASCO). Cancer.net: Pheochromocytoma and Paraganglioma. 2022.
  • Cancer Research UK. Treatment for Phaeochromocytomas. 2022. https://www.cancerresearchuk.org/.
  • Fassnacht M, Assie G, Baudin E, et al. Adrenocortical carcinomas and malignant phaeochromocytomas: ESMO–EURACAN Clinical Practice Guidelines for diagnosis, treatment and follow-up. Annals of Oncology. 2020: 31(11):1476–1490.
  • Marcondes Lerario A, Mohan DR, Jolly S, Else T, Hammer GD. Adrenal tumours. DeVita VT Jr, Lawrence TS, Rosenberg S. eds. DeVita Hellman and Rosenberg's Cancer: Principles and Practice of Oncology. 12th ed. Philadelphia, PA: Wolters Kluwer; 2023: Kindle version, chapter 56, https://read.amazon.ca/?asin=B0BG3DPT4Q&language=en-CA.
  • National Organization for Rare Disorders. Pheochromocytoma/Paraganglioma. 2021. https://rarediseases.org/.
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  • PDQ Adult Treatment Editorial Board. Pheochromocytoma and Paraganglioma Treatment (PDQ®) – Health Professional Version. Bethesda, MD: National Cancer Institute; 2022. https://www.cancer.gov/.
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