Recherche sur la santé de la population

En recherche sur la santé de la population, les scientifiques étudient des groupes de personnes afin de comprendre pourquoi certains individus sont en meilleure santé que d'autres et comment des caractéristiques communes influencent le risque de cancer ainsi que la santé à long terme. Ces caractéristiques peuvent avoir trait à l'âge, au genre ou à l'état de santé, ou inclure des facteurs comme le secteur géographique et les habitudes de vie. Pour enrichir les connaissances sur la santé et la maladie au sein d'une population spécifique, ces études portent souvent sur de grands nombres de personnes pendant de longues périodes. Ce type d'étude sur les populations permet aux chercheurs d'apprendre comment améliorer la prévention, le dépistage et les soins du cancer.

Les connaissances sur la prévention du cancer ont beaucoup évolué au cours des dernières décennies, mais il nous reste encore beaucoup à apprendre sur le développement de la maladie et sur les moyens de la stopper avant qu'elle n'apparaisse. Les études sur la prévention du cancer aident les chercheurs à comprendre les facteurs qui préviennent le cancer ou en réduisent le risque. Ces études suivent souvent de grands groupes de personnes pendant plusieurs années, parfois même des décennies, ce qui permet aux chercheurs de voir comment notre environnement et notre mode de vie influencent notre santé à long terme. Les chercheurs peuvent notamment se pencher sur les risques ci-dessous.

Ce risque peut notamment inclure l'exposition à des substances chimiques causant le cancer (carcinogènes), comme l'amiante, ou l'exposition à la pollution de l'air extérieur.

Des études montrent que ce que nous mangeons et buvons influence notre risque de développer un cancer. À titre d'exemple, un régime alimentaire qui comprend des viandes rouges ou transformées accroît le risque de certains cancers; il en va de même pour la consommation de tout type d'alcool.

On sait que l'activité physique réduit le risque de plusieurs types de cancer et qu'elle est bénéfique pour les survivants du cancer. D'un autre côté, un comportement sédentaire (c'est-à-dire le fait de rester inactif pendant de longues périodes) est lié à un risque accru de certains cancers.

Nos connaissances sur les éléments qui influencent la santé et l'expérience du cancer se sont beaucoup enrichies au cours des dernières décennies. Nous savons maintenant que de nombreux facteurs biologiques, sociaux et économiques ont une influence sur la santé.

De nombreux facteurs influencent la santé d'un groupe donné de personnes, quel qu'il soit − ce peut être nos caractéristiques biologiques et nos habitudes de vie, l'endroit où nous habitons, ou bien les structures sociales qui déterminent les possibilités et les services auxquels nous avons accès.

Ces facteurs sont appelés déterminants sociaux de la santé. Ils incluent, sans s'y limiter :

• le revenu et le statut social;
• l'emploi et les conditions de travail;
• l'éducation et l'alphabétisation;
• les expériences vécues dans l'enfance;
• les environnements physiques;
• le soutien social et la capacité d'adaptation;
• les comportements sains;
• l'accès aux services de santé;
• la biologie et la génétique;
• le genre;
• la culture et la race.

Les répercussions de ces facteurs sociaux et économiques sur la santé ne sont pas nécessairement évidentes au premier abord. Mais tous ces éléments, pris isolément et combinés les uns aux autres, influencent la manière dont une personne gère sa santé et son lien avec le système de santé.

À titre d'exemple, les Canadiens qui vivent en régions éloignées n'ont peut-être pas le même accès au dépistage du cancer que les personnes habitant dans les villes. Les personnes qui ont été confrontées à de la discrimination ou à du racisme dans le système de santé, quant à elles, peuvent être moins portées à consulter lorsqu'elles ont besoin de soins.

Par l'étude du rôle des déterminants sociaux de la santé dans l'expérience du cancer, les chercheurs espèrent aider toute personne à obtenir les soins dont elle a besoin, peu importe qui elle est ou l'endroit où elle vit.

Il est impossible d'étudier individuellement chaque membre d'une population. Les chercheurs sélectionnent plutôt un échantillon de personnes et se servent des résultats observés pour prédire ce qui arrivera probablement dans l'ensemble de la population.

Si la taille de l'échantillon est assez grande, le groupe étudié a plus de chances de bien représenter la population globale, et les résultats obtenus sont plus susceptibles de refléter exactement ce qui se passerait en situation réelle.

Pour que l'échantillon soit représentatif, les études de recherche doivent inclure des participants qui correspondent à la composition de la population globale. Il y a toutefois eu des lacunes importantes par le passé, car les femmes ainsi que les minorités raciales et ethniques étaient souvent absentes des études médicales. Et bien qu'on déploie des efforts pour assurer une plus grande diversité dans la recherche sur le santé, les participants aux essais cliniques sont encore aujourd'hui majoritairement blancs. Les adolescents et les jeunes adultes, pour qui l'expérience du cancer est très différente de celle des enfants ou des adultes plus âgés, sont également peu présents dans les essais cliniques. Il peut s'avérer plus difficile pour les membres de ce groupe d'obtenir un diagnostic ou d'avoir accès à des soins parce qu'ils ne correspondent pas tout à fait aux clientèles pédiatriques ou adultes.