Comment votre enfant peut réagir
L’enfant réagit généralement au diagnostic de cancer en exprimant les mêmes types d'émotions que ses parents. La façon dont votre enfant réagira dépend aussi de son âge et de son degré de compréhension de l'information qu'on lui transmet. L’enfant peut également être affecté par la réaction des autres.
Le choc est une réaction possible. L’enfant qui ne se sentait pas malade avant le diagnostic peut avoir beaucoup de difficulté à le croire et pourrait penser que ce n’est pas possible. Votre enfant peut se demander pourquoi cela lui arrive. Le déni d'un enfant est parfois si grand qu'il se retire physiquement et psychologiquement de la discussion en sortant de la pièce ou en refusant de parler.
La peur, l’inquiétude et l’ anxiété sont fréquentes. On peut comprendre que l’enfant craint avant tout de mourir du cancer. Il craint également les nombreux tests et traitements qu'il aura à subir. Même l'idée d'entrer dans un hôpital peut lui faire peur. Certains enfants se demandent comment ils feront face au traitement, ce qui les rend anxieux. D'autres se préoccupent des conséquences de leur diagnostic sur la famille. Cette anxiété s'intensifie parfois si l’enfant pense qu'il doit se montrer brave et cacher ses émotions afin que ses parents et ses frères et sœurs ne s'inquiètent pas.
La colère est une autre réaction normale que l’enfant peut ressentir après avoir reçu un diagnostic de cancer. Il est fâché que cela lui soit arrivé. Il est furieux parce qu'on doit le piquer et le palper, parce qu'il doit avaler des pilules ou des médicaments qui goûtent mauvais ou encore rester immobile dans un appareil d'imagerie ou de radiographie. Il n'aime pas qu'on s'immisce dans son intimité et devoir rester à l'hôpital alors qu'il aimerait mieux être avec ses amis.
La culpabilité est également une émotion courante. L’enfant pense souvent qu'il est atteint du cancer parce qu’il a fait, dit ou pensé quelque chose de mal ou parce qu’il n’a pas fait quelque chose, même une simple tâche comme nettoyer sa chambre. Il peut aussi se sentir coupable parce qu'il se croit responsable de cette crise familiale. Il se sent mal de chambarder la routine familiale et d'éloigner ses parents des autres enfants à la maison. Et comme les enfants sont très conscients des émotions de leurs parents, il se sent coupable de leur causer autant d'inquiétude et de peur.
La tristesse et la dépression apparaissent habituellement une fois que la réalité du diagnostic s'est installée. L’enfant se sent triste lorsqu'il réalise que la vie change énormément et qu’il pourrait ne plus être en mesure de faire certaines des activités auxquelles il était habitué ou certaines activités qu’il avait planifiées. Penser aux mois de traitement à venir et aux changements qui affecteront son apparence et ce qu’il ressent face à lui-même peuvent engendrer de courtes périodes de dépression, et parfois une dépression qui dure plus longtemps.
Les enfants extériorisent leurs émotions @(Model.HeadingTag)>
La plupart des enfants sont encore en train d'apprendre comment reconnaître ce qu'ils ressentent et l’exprimer en paroles. Ils pourraient ne pas être en mesure de décrire ce qu'ils éprouvent et souvent exprimer leurs émotions en pleurant, en piquant des colères, en n'étant pas eux-mêmes ou en se repliant sur eux-mêmes et en devenant silencieux. D'autres peuvent régresser dans leurs comportements, comme recommencer à sucer leur puce ou à mouiller leur lit.
Aider votre enfant à exprimer ses émotions @(Model.HeadingTag)>
L’enfant découvre comment exprimer ses émotions en observant les autres. S'il voit ses parents exprimer très fortement leurs propres peurs et inquiétudes, cela intensifiera probablement ses peurs et préoccupations. Mais si ses parents n'expriment aucune émotion et ne parlent pas du cancer, il risque de penser qu'il ne peut pas en parler ou qu’il doit cacher ses émotions afin de protéger ses parents. Il se peut alors qu'il ne soit pas assez à l'aise pour se confier à ses parents et que ses parents ne soient pas en mesure de lui offrir le soutien dont il a tant besoin durant cette épreuve. Essayez de trouver l’équilibre entre exprimer trop d’émotions devant votre enfant et ne pas en exprimer du tout.
Être ouvert et honnête avec vous-même face à vos émotions et être ouvert et franc avec votre enfant l’aidera à vous faire confiance – et s’il vous fait confiance, il devrait se sentir suffisamment en sécurité pour manifester ses émotions. Cela lui permet également de réaliser qu’il n’est pas le seul à éprouver ces sentiments.
Aidez votre enfant à parler de ses émotions et à les reconnaître. Apprenez-lui que les sentiments, même s’ils sont très intenses, peuvent apparaître puis disparaître et qu’ils ne durent pas toujours.
Aidez-les à faire la différence entre éprouver des émotions et les extérioriser en faisant du mal aux autres ou à lui-même. Montrez-lui différentes façons d’évacuer et d’exprimer des émotions fortes par l’activité physique comme la course ou d’autres sports ou encore par l’art, la musique ou les conversations.