Comment les frères et sœurs peuvent réagir
Les frères et sœurs réagissent souvent de la même manière que leurs parents et l’enfant atteint de cancer, avec de la peur ou de la colère par exemple. D’autres réactions, comme la jalousie, sont uniques aux frères et sœurs d’un enfant atteint de cancer.
Tout comme leurs parents et l'enfant atteint de cancer, les frères et sœurs expriment souvent du déni lorsqu'ils entendent le diagnostic. Ces émotions sont parfois si fortes que les frères et sœurs se détournent et refusent de parler du diagnostic. Le déni et l'évitement sont des réactions normales qui permettent de s’éloigner de la situation et d'avoir ainsi le temps de s'adapter au diagnostic. Certains frères et sœurs ont besoin de ce moment. Ils finiront par commencer à absorber l’impact du diagnostic et se laisseront vivre d'autres émotions lorsqu'ils seront prêts à le faire.
Une fois que les frères et sœurs commencent à saisir la réalité du diagnostic de cancer, ils éprouvent souvent de la peur, de l' anxiété et de la confusion. Ils craignent d'avoir dit, d’avoir fait ou de ne pas avoir fait quelque chose qui aurait causé le cancer. Ils ont peur d'être eux aussi atteints de cette maladie. Ils s'inquiètent des choses qu'ils ne comprennent pas, comme le cancer lui-même et les examens ou traitements que leur frère ou sœur subira. Ils se préoccupent de leur frère ou de leur sœur malade et craignent qu'il ou elle meure. Les frères et sœurs de l'enfant malade s'inquiètent souvent de la façon dont toute la famille sera affectée par le diagnostic et dont cela perturbera leur routine.
Les frères et sœurs peuvent être partagés entre la colère et la culpabilité après un diagnostic de cancer. Ils peuvent être fâchés parce que cela est arrivé à leur frère ou à leur sœur. Ils peuvent être en colère contre leurs parents parce qu'ils passent tellement de temps avec leur frère ou leur sœur malade. Ils peuvent même être fâchés contre cet enfant parce qu'il est atteint du cancer et qu'il a mis le chaos dans la famille. Puis, ils peuvent commencer à se sentir coupables parce qu'ils éprouvent de la colère. Ils peuvent même se sentir coupables parce qu'ils n'ont pas le cancer et qu'ils pensent que ce sont eux qui devraient être malades.
Les frères et sœurs ne disent habituellement pas qu'ils se sentent coupables ou pourquoi ils se sentent ainsi. Ils ont peur que leurs parents ne les aiment plus s'ils savaient pourquoi ils se sentent coupables.
Même si la tristesse et l'inquiétude sont présentes chez les frères et sœurs de l'enfant atteint de cancer, ils se sentent souvent jaloux de toute l'attention qu'il reçoit. Ils voient les cadeaux et les gâteries qu'on lui donne. Ils remarquent que les gens posent des questions seulement sur l'enfant atteint de cancer et non sur eux. Ils peuvent commencer à sentir que leurs parents ont un favori, l'enfant malade, et qu'ils le laissent tout faire sans conséquences alors qu'on s'attend à ce qu'eux soient gentils sinon ils sont punis davantage.
Les frères et sœurs se sentent souvent seuls et isolés tant physiquement qu'affectivement quand l'enfant malade traverse le processus du diagnostic au traitement du cancer. Les parents sont souvent à l'hôpital et sont trop fatigués pour parler quand ils entrent à la maison, ce qui laisse les frères et sœurs seuls avec leurs pensées et leurs peurs. L'absence de l'enfant atteint de cancer, en particulier s'il était proche de ses frères et sœurs, ajoutera à la solitude de ces derniers. Ils peuvent aussi se sentir abandonnés ou délogés puisque leurs parents doivent passer du temps à l'hôpital et qu'eux risquent de demeurer chez un ami ou bien d'être conduits à leurs activités parascolaires par d'autres. En plus de cette perte d'attention, les frères et sœurs disent qu'ils se sentent laissés de côté et moins précieux – ils croient ne plus avoir d'importance pour la famille puisque l'enfant atteint de cancer semble recevoir toute l'attention.
Le diagnostic de cancer chez un enfant peut causer des sentiments de tristesse et la dépression chez ses frères et sœurs. Ces derniers sont vraiment tristes de voir que leur frère ou leur sœur est malade et doit recevoir un traitement. Ils sont tristes parce que leur frère ou leur sœur ne peut plus faire les choses comme avant. Et, tout en observant leurs parents essayer de faire face à toutes les répercussions du diagnostic, les frères et sœurs sont également tristes parce qu'ils réalisent que leur vie de famille normale ne sera plus jamais la même.
Quand les frères et sœurs sont tristes, rire, faire de l'activité physique ou pleurer un bon coup aide habituellement. Si les frères et sœurs sont incapables de faire face à la tristesse, qu'on ne peut pas les réconforter, que leur personnalité et leur comportement changent, qu'ils s'isolent ou qu'ils ont des problèmes à l'école, c'est peut-être qu'ils font une dépression. Si vous croyez qu’un frère ou une sœur de l’enfant malade est dépressif, demandez de l’aide à son médecin ou à un conseiller en santé mentale.