Faire ses débuts dans la recherche @(Model.HeadingTag)>
Durant la plus grande partie de sa carrière, le Dr Gary Groot, chirurgien oncologue général, ne se considérait pas comme un chercheur, mais plutôt comme un consommateur de la recherche.
Après de nombreuses années à la tête du Département de chirurgie de la Saskatoon Health Region, le Dr Groot a décidé de lancer sa carrière académique en 2015, en entreprenant un doctorat en santé communautaire et en épidémiologie. En se consacrant à la recherche, le Dr Groot a pu contribuer à faire évoluer le système de santé.
Lorsque je traite un patient, je fais une différence dans la vie d’une personne. Mais en menant des projets de recherche qui changent le système, je peux toucher la vie de centaines ou de milliers de personnes. Mon impact est beaucoup plus important quand je fais de la recherche.
Favoriser la guérison chez les Autochtones @(Model.HeadingTag)>
Une fois immergé dans le monde de la recherche, le Dr Groot a voulu améliorer les soins contre le cancer offerts dans les communautés Autochtones.
Il a collaboré avec le ministère de la Santé pour codiriger un programme d’amélioration de la qualité des soins de santé destiné aux médecins, pour les aider à mieux comprendre le partage de la prise de décisions. Cette expérience lui a servi de tremplin pour travailler plus étroitement avec les communautés Autochtones de la Saskatchewan.
Durant ses années de travaux préparatoires, incluant des entrevues avec des aînés et des personnes atteintes de cancer dans ces communautés, le Dr Groot en a appris plus sur leur culture et les défis auxquels ils sont confrontés pendant leur expérience de cancer. Ils ont parlé au chercheur des forces de leurs communautés et des façons dont ces forces les aident durant leur expérience de la maladie.
« Ils voulaient mettre l’accent sur les éléments de leurs communautés qui auraient représenté une force pour eux par le passé, mais qui ont été négligés au fil du temps, raconte le Dr Groot. C’est un peuple fort qui a subi de nombreuses injustices au cours de l’Histoire. Ces injustices doivent être prises en compte, mais sont souvent ignorées. Pour aborder l’expérience de cancer des Autochtones, il est absolument nécessaire d’adopter une approche axée sur les forces. »
Au fil de ses échanges avec des membres des communautés Autochtones, le Dr Groot a pu observer leurs différentes visions du monde et donc leurs diverses approches au traitement.
« Pour bien servir ces communautés et comprendre leurs préoccupations, il faut faire preuve de patience et saisir que la même approche ne peut pas être appliquée à toutes les communautés Autochtones, dit-il. Tous les Autochtones n’ont pas la même vision du monde, mais bien plusieurs visions différentes. Certaines personnes souhaitent utiliser la médecine traditionnelle presque exclusivement, d’autres veulent seulement se tourner vers la médecine occidentale, et une grande part est au milieu du spectre. »
L’intersection des pratiques de guérison traditionnelles et des traitements courants est un enjeu important. Selon le Dr Groot, le système actuel commence graduellement à aider les Autochtones à faire appel à leur médecine traditionnelle lorsque c’est possible.
« Les aînés avec lesquels je travaillais m’ont dit de ne pas le voir comme une intégration, mais plutôt comme un soutien mutuel », partage-t-il.
Ils m’ont beaucoup appris ce que voulait dire “bien vivre” pour eux. Ils savent mieux eux-mêmes ce que signifie traditionnellement une vie saine pour leur peuple. Et ils veulent revitaliser cette culture autant que possible.
Aujourd’hui, la recherche du Dr Groot repose énormément sur l’implication des patients, et est de plus en plus guidée par les aînés et les personnes atteintes de cancer. Le chercheur conçoit sa recherche en collaboration avec eux, et ils lui font part de leur perspective et de leurs expériences.
« Je ne considère plus que cette recherche m’appartient. Elle est à eux, et je suis là pour les aider du mieux que je peux », raconte-t-il.
Différentes visions du monde et du traitement contre le cancer @(Model.HeadingTag)>
Dans son approche du traitement contre le cancer, le Dr Groot insiste sur l’importance de comprendre les visions du monde et les besoins différents des communautés.
« Quelle est la priorité : qu’une personne vive trois mois de plus ou qu’elle entretienne de bonnes relations avec ses parents et amis? Il n’y a pas de bonne réponse, mais je crois que les Autochtones ont généralement une approche plus holistique à la maladie, explique-t-il. Nous avons tendance à compartimenter nos vies, à avoir une vision plus individualiste et à accorder la priorité à la survie. À ce chapitre, j’estime que nous avons beaucoup à apprendre de leurs communautés. Selon moi, beaucoup d’Occidentaux partagent leurs idées, mais notre système n’est simplement pas conçu de cette façon. »
Je suis d’avis que les communautés Autochtones ont beaucoup à nous apprendre. Nous n’aurons pas réussi tant que nous ne reconnaissons pas que nous pouvons apprendre d’elles aussi.
Le Dr Groot estime que lorsqu’il est question de recherche sur le cancer, il n’y a pas que la recherche elle-même qui compte, mais aussi les changements apportés au système de santé.
« Quand nous changeons le système et que nous sortons un peu des sentiers battus, c’est là que nous voyons des résultats. Les résultats sont parlants. »