La Dre Andrea Covelli et son équipe de chercheurs mènent une étude pour interroger des femmes noires à travers l’Ontario, afin d’identifier les obstacles et les inégalités dans les soins contre le cancer qui pourraient se traduire par des soins de moindre qualité. Ils sont inspirants, car ils donnent l’espoir de mesures de soins de santé plus inclusives et offrent à diverses personnes au pays la possibilité de raconter leur histoire.
Souhaiter une meilleure équité des soins contre le cancer du sein @(Model.HeadingTag)>
Lorsque la Dre Covelli était une résidente junior en chirurgie, elle a eu de nombreuses conversations avec des personnes qui venaient de recevoir un diagnostic de cancer du sein alors qu’elle essayait de les aider à traverser cette période difficile.
« Je me souviens avoir été profondément marquée par ces expériences. Il y a toujours ce moment où la vie précédant ce diagnostic sera changée à jamais. Lorsque j’ai terminé ma formation en chirurgie et que j’ai fait mon doctorat, je savais que je voulais me concentrer sur le cancer du sein. »
Après avoir terminé son doctorat sur le cancer du sein et sa résidence en chirurgie, la Dre Covelli a constaté son intérêt pour l’amélioration de l’équité des soins contre le cancer.
Offrir aux femmes noires la possibilité de raconter leur histoire @(Model.HeadingTag)>
Après avoir réfléchi sur la manière d’être une meilleure alliée pour les populations sous-représentées, la Dre Covelli souhaitait donner aux membres des populations sous-représentées l’occasion de partager leurs expériences, afin de déterminer s’il existe des inégalités importantes dans les soins de santé au Canada auxquelles il faut remédier.
Des données révèlent la présence de disparités dans les soins en fonction de la race aux États-Unis, mais nous manquons de statistiques similaires au Canada. Celles-ci ne sont pas reflétées dans le statut socio-économique ou les assurances, et il y a une certaine disparité dans les soins que les femmes noires reçoivent aux États-Unis, et je n’ai aucune raison de croire que ce serait différent au Canada.
Pour tenter de comprendre si le racisme manifeste ou d’autres facteurs jouent un rôle dans les soins contre le cancer chez les femmes noires, la Dre Covelli et son équipe de chercheurs interrogent 70 femmes noires canadiennes au sujet des expériences positives et négatives qu’elles ont vécues lorsqu’elles cherchaient des services de soins de santé pour traiter leur cancer du sein.
Les thèmes récurrents qui ressortent de ces entrevues alimenteront les conversations des groupes de discussion nationaux composés de représentants des patients et de membres d’organismes comme la Société canadienne du cancer, BC Cancer et la Olive Branch of Hope.
Grâce à ces groupes de discussion, ils espèrent concevoir de nouveaux outils et élaborer de nouvelles politiques qui amélioreront les soins contre le cancer chez les femmes noires à travers le pays.
Accroître la confiance des femmes noires et leur dire qu’on les voit et qu’on les entend @(Model.HeadingTag)>
Ielaf Khalil est l’une des coordonnatrices de recherche qui supervise les entrevues pour cette étude avec la Dre Covelli. Elle a constaté que les femmes noires ont souvent exprimé que lorsqu’elles discutaient avec leur médecin, elles ressentaient un manque d’empathie envers leurs préoccupations en raison du manque de représentation dans le secteur des soins de santé.
Ce qui me frappe, c’est la méfiance des femmes noires à l’égard des fournisseurs de soins de santé, même lorsqu’elles vivent une expérience positive. Je crois que l’histoire du racisme contre les noirs et de l’esclavage qui a existé sur ce continent est responsable de cette méfiance. Les femmes à qui nous avons parlé tentent souvent de trouver des moyens de contourner ce problème, par exemple, en faisant appel à des personnes de leur famille, afin qu’elles leur fournissent des informations ou les aident à mieux se préparer à leurs rendez-vous médicaux.
Avec ces informations, Ielaf, la Dre Covelli et la Dre Aisha Lofters ont créé Every Breast Counts, une ressource virtuelle sur le cancer du sein qui présentera des vidéos créées par des médecins noires et du nouveau matériel imprimé. Ce matériel peut être affiché dans les centres de cancer qui concernent la guérison des femmes noires après la chimiothérapie, ainsi que d’autres sujets liés à la santé et au rétablissement. Ielaf souhaite que ces ressources montrent que la douleur ressentie par les femmes noires est prise en compte dans le secteur des soins de santé et qu’elles atténuent l’anxiété liée au prochain rendez-vous chez leur médecin.
Reconnaître qu’il y a encore du travail à faire @(Model.HeadingTag)>
Au début, lorsqu’elle a décidé de s’attaquer aux inégalités en matière de soins contre le cancer, la Dre Covelli se souvient que l’impact sociétal de la mort de George Floyd et de nouvelles histoires similaires ont été des facteurs qui l’ont motivée à se concentrer sur les populations noires pour cette étude.
« C’est ce qui m’a finalement convaincue de me lancer dans ce projet où j’avais souvent l’impression d’être une intruse et la mauvaise personne pour faire des recherches dans ce domaine. En réfléchissant à la manière dont je me voyais en tant qu’alliée, je me demandais comment utiliser mes compétences pour essayer de combattre les inégalités dont je suis consciente. »
Dans cette étude, la Dre Covelli travaille aux côtés des médecins Aisha Lofters, Gayanthri Naganathan, Frances Wright, Danielle Rodin, et Tulin Cil, de la chercheuse Juliet Daniel, Ph. D., et de la directrice générale de l’organisme The Olive Branch of Hope, Leila Springer. Bien que ce travail soit axé sur les femmes noires au Canada, la Dre Covelli déclare que d’autres populations peuvent profiter d’études similaires, comme les populations autochtones et les nouveaux immigrants, dans l’espoir de créer une plus grande égalité pour les personnes qui ont besoin de soins contre le cancer susceptibles de changer leur vie.