Le Canada s'est fixé un objectif ambitieux : éliminer le cancer du col de l'utérus d'ici 2040. Mais de nouvelles données indiquent qu'après des années de progrès constants, les taux ne diminuent plus. Cela compromet l'objectif du Canada. Comme le cancer du col de l'utérus se trouve à un tournant, il est plus important que jamais d'investir dans la recherche pour aider à l'arrêter avant qu'il n’apparaisse.
Presque tous les cas de cancer du col de l'utérus sont dus au virus du papillome humain (VPH). Ce virus se transmet par contact sexuel, notamment lors de rapports sexuels, de contacts génitaux peau à peau et de rapports bucco-génitaux. Chez certaines personnes, le système immunitaire élimine naturellement le VPH après l’exposition. Chez d'autres, le virus reste dans l'organisme et augmente le risque de cancer du col de l'utérus et d'autres cancers.
Pourquoi le VPH disparaît-il chez certaines personnes et pas chez d'autres? C'est l'énigme que tente de résoudre la chercheuse Ruth Mwatelah, Ph. D., de l'Université McGill.
Les bactéries : des partenaires dans la prévention@(Model.HeadingTag)>
Avec le soutien des Bourses de formation en recherche de la Société canadienne du cancer (SCC), Ruth Mwatelah étudie les bactéries qui vivent naturellement dans nos parties génitales. Jusqu'à présent, elle a examiné plus de 3000 échantillons donnés par des couples afin de déterminer quelles bactéries sont présentes et quel est leur rôle.
Ses recherches ont permis de repérer de « bonnes » bactéries qui pourraient aider l'organisme à lutter contre le VPH.
« J'étais très enthousiaste à l'idée de donner un nom aux bactéries que j'ai trouvées dans les échantillons, dit-elle. J'ai pu définir les bonnes et les mauvaises bactéries, et j'ai hâte de voir s'il y a des changements entre ces deux groupes. »
Les premiers résultats de la chercheuse montrent que ces changements peuvent avoir une influence sur la capacité de l'organisme à résister à l'infection par le VPH ou à s'en débarrasser
« J'ai constaté que les personnes dont le système reproducteur contient les mauvaises bactéries sont plus susceptibles de présenter un résultat positif à certains groupes d'infections par le VPH à leur prochain rendez-vous, explique-t-elle. Si les médecins peuvent identifier les personnes à risque de cancer du col de l'utérus, des mesures de prévention peuvent être prises.
L'importance d’un dépistage régulier@(Model.HeadingTag)>
Les recherches de Ruth Mwatelah pourraient contribuer à prévenir les cancers liés au VPH avant leur apparition. Toutefois, tant que nous n'en saurons pas davantage, la SCC recommande aux personnes qui ont un col de l'utérus et qui ont déjà eu des rapports sexuels avec quelqu'un de commencer le dépistage régulier du cancer du col de l'utérus à partir de 25 ans.
Selon l'endroit où vous vivez au Canada, le test pour dépister le cancer du col de l'utérus peut être un test Pap ou un test de dépistage du VPH. Ces deux tests peuvent aider à détecter le cancer du col de l'utérus à un stade précoce.
C'est le cas de Linda, d'Ancaster en Ontario, dont le test Pap de routine a révélé un cancer du col de l'utérus à un stade précoce. « Un diagnostic et un traitement précoces sont absolument essentiels, dit-elle. Plus le diagnostic est posé tôt, plus les chances de réussite du traitement sont élevées. »
Après avoir subi une opération, Linda est maintenant libérée du cancer depuis 24 ans. Elle encourage désormais le dépistage régulier du cancer du col de l'utérus. Pour vérifier votre admissibilité ou prendre rendez-vous pour un dépistage, consultez votre médecin ou votre service de santé.
La SCC recommande également la vaccination contre le VPH pour les enfants et adultes de 9 à 45 ans dès que possible afin de réduire le risque de développer un cancer lié au VPH. Grâce à d'importants efforts de recherche et de prévention, l'objectif du Canada d'éliminer le cancer du col de l'utérus pourrait encore être atteint.
Plus le diagnostic est posé tôt, plus les chances de réussite du traitement sont élevées.