Troubles du sommeil

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De nombreuses personnes atteintes de cancer éprouvent des troubles du sommeil. Vous pourriez avoir de la difficulté à vous endormir ou à rester endormi, ou bien vous réveiller trop tôt. À l'inverse, vous pourriez également trop dormir. D'autres problèmes sont possibles, par exemple l'apnée du sommeil (votre respiration s'interrompt quelques instants pendant que vous dormez) ainsi que des troubles moteurs associés au sommeil, comme le syndrome des jambes sans repos. Le trouble du sommeil que les personnes atteintes de cancer éprouvent le plus souvent est toutefois l'insomnie, c'est-à-dire la difficulté à s'endormir ou à rester endormies.

Les troubles du sommeil ne doivent pas être pris à la légère. En effet, quand on dort mal, il peut être encore plus difficile de faire face au cancer. Un mauvais sommeil peut avoir un impact négatif sur l'humeur, la douleur et la fatigue. Il peut affaiblir le système immunitaire et nuire à la guérison pendant le traitement. Il peut aussi entraîner des problèmes de mémoire et de la difficulté à penser clairement.

Causes

Le cancer ou ses traitements peuvent modifier vos habitudes de sommeil. Lorsqu'on séjourne à l'hôpital, un endroit souvent bruyant, occupé et différent de la maison, on peut aussi avoir plus de difficulté à dormir. Et si vous éprouvez de l'anxiété, du stress, de la dépression ou de la douleur, vos problèmes de sommeil risquent alors d'empirer.

Différents effets secondaires et symptômes – comme les nausées et les vomissements, l'essoufflement, la diarrhée, la constipation ou les symptômes pseudo-grippaux – peuvent mener à des troubles du sommeil ou les aggraver. Si vous vous levez plus souvent la nuit pour uriner, ou que vous éprouvez des sueurs nocturnes ou des bouffées de chaleur durant la nuit, votre sommeil risque de ne pas être aussi réparateur qu'il le devrait.

Certains médicaments comme les hormones de substitution, les stéroïdes, les sédatifs, les antidépresseurs et les anticonvulsivants peuvent également affecter votre sommeil.

Symptômes

Les symptômes des troubles du sommeil peuvent varier; ils comprennent toutefois les suivants:

  • avoir de la difficulté à s'endormir;
  • se réveiller avec une sensation de fatigue ou ne pas se sentir reposé après avoir dormi;
  • éprouver une grande somnolence durant la journée;
  • respirer de façon irrégulière pendant le sommeil;
  • bouger davantage pendant le sommeil;
  • avoir de la difficulté à se concentrer;
  • se sentir irritable.

Diagnostic

Votre équipe de soins tentera de trouver la cause de vos troubles du sommeil. Cela consiste habituellement à vous poser des questions sur votre sommeil, comme :

  • Combien de temps prenez-vous pour vous endormir?
  • Vous réveillez-vous durant la nuit? Si c’est le cas, êtes-vous capable de vous rendormir?
  • Combien de temps en tout passez-vous à dormir la nuit?
  • Faites-vous des siestes le jour? Quand et pendant combien de temps?
  • Vous réveillez-vous reposé ou fatigué?
  • Quel est votre niveau d'énergie?
  • Prenez-vous quelque chose qui pourrait affecter votre sommeil, comme des médicaments, de la caféine (café, thé ou boissons gazeuses) ou de l'alcool?
  • Éprouvez-vous de la douleur, de l'essoufflement, des nausées, des vomissements ou tout autre effet secondaire qui pourrait nuire à votre sommeil?
  • Vous sentez-vous anxieux, déprimé, désorienté ou inquiet?
  • Prenez-vous des médicaments pour vous aider à dormir?

Si vous éprouvez une somnolence très marquée durant le jour, ou bien des interruptions de la respiration ou des mouvements dérangeants durant la nuit, on pourrait vous diriger vers un spécialiste du sommeil pour participer à une étude du sommeil à la maison ou bien passer un polysomnogramme. L'étude du sommeil à la maison permet de surveiller votre respiration, votre fréquence cardiaque, vos taux d'oxygène ainsi que la position de votre corps. Le polysomnogramme se déroule dans une clinique ou un hôpital; il consiste à enregistrer les modifications des ondes cérébrales, les mouvements oculaires, le rythme respiratoire, la pression artérielle et l'activité cardiaque pendant le sommeil.

Traitement des troubles du sommeil

Votre équipe de soins essaiera de trouver l'origine de vos troubles du sommeil (s'il s'agit par exemple d'un effet secondaire des médicaments prescrits dans le cadre de votre plan de traitement) et vous suggérera des façons de gérer la source du problème de sommeil. Si aucune cause sous-jacente ne peut être identifiée, l'équipe de soins concentrera ses interventions sur le problème de sommeil en lui-même. Le traitement dépendra du type de trouble de sommeil que vous éprouvez et pourrait comprendre les options suivantes :

Médicaments – Votre équipe de soins peut vous prescrire des médicaments qui vous aideront, à court terme, à dormir ou à soulager les symptômes qui nuisent à votre sommeil.

Thérapie cognitivo-comportementale – Il s'agit d'un traitement conçu spécifiquement pour l'insomnie, administré par un thérapeute disposant d'une formation. Ce traitement peut vous aider à reconnaître les pensées et les comportements qui provoquent ou aggravent vos problèmes de sommeil, et à les remplacer par des habitudes qui favoriseront un meilleur sommeil. Cette technique est aussi efficace que les médicaments d'ordonnance, mais elle offre l'avantage de ne pas entraîner d'effets secondaires.

Dispositifs d'aide au sommeil– Si votre respiration subit des interruptions pendant que vous dormez, un dispositif spécial pourrait vous aider à respirer et à profiter d'un sommeil de meilleure qualité.

Vous pouvez aussi essayer certaines choses pour obtenir un meilleur sommeil, notamment ce qui suit:

  • Levez-vous à la même heure tous les jours, peu importe combien de temps vous avez dormi la nuit précédente. Il est tentant de dormir plus tard le matin après une mauvaise nuit, mais vous risquez alors d'avoir encore plus de mal à vous endormir le soir venu.
  • Faites une activité physique au moins une fois par jour, de préférence le matin ou l'après-midi plutôt que le soir.
  • Si vous faites une sieste durant le jour, faites-la avant 15 h et essayez de vous en tenir à un maximum de 30 minutes.
  • Ne gardez pas vos préoccupations et vos craintes pour vous. Parlez-en à quelqu'un durant la journée ou mettez-les sur papier. Cela vous aidera à les gérer et vous aurez l'esprit plus dégagé au moment de vous endormir le soir.
  • Évitez les boissons caféinées de 6 à 8 heures avant votre coucher.
  • Évitez les boissons sucrées et alcoolisées tard en soirée.
  • Évitez d'utiliser le cellulaire, la tablette ou l'ordinateur et de regarder la télé au moins 60 à 90 minutes avant d'aller au lit. La lumière émise par ces appareils peut avoir un effet sur les hormones du sommeil que votre corps produit.
  • Avant de vous coucher, faites quelque chose d'agréable et de relaxant sous un éclairage tamisé. Demandez à quelqu'un de vous frotter le dos ou de vous masser les pieds. Ou encore, lisez un bon livre ou prenez un bain chaud.
  • Adoptez un rituel du coucher et répétez toujours les mêmes étapes chaque soir lorsque vous vous préparez à aller au lit.
  • Ne prenez pas vos médicaments pour dormir ou vos antidouleurs trop tôt. Essayez de les prendre juste avant de tomber endormi, de sorte que leur effet ne se dissipe pas en plein milieu de la nuit.
  • Gardez votre chambre sombre, fraîche et confortable. Utilisez un appareil à bruit blanc pour masquer les sons qui pourraient perturber votre sommeil.
  • Allez au lit seulement quand vous avez sommeil. Si vous n’arrivez pas à vous endormir après 20 minutes, sortez du lit et faites quelque chose d'agréable et de relaxant sous un éclairage tamisé. Retournez au lit lorsque vous aurez sommeil.
  • Il est important que votre lit soit étroitement associé au sommeil, c'est pourquoi il devrait être réservé uniquement au sommeil et aux rapports sexuels. Ne vous entêtez pas à rester dans votre lit en essayant de dormir. Cela ne fera que vous plonger dans un état de frustration et d'attente; vous commencerez peut-être alors à associer votre lit au fait d'être réveillé.
  • Pour vous aider à dormir, essayez de faire des exercices de méditation ou de relaxation, de pratiquer la respiration profonde ou d'écouter de la musique apaisante.

Révision par les experts et références

  • Sheila N Garland, PhD, R Psych

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