Le fait d’habiter dans une région rurale ou éloignée peut influer sur bien des aspects de la vie, comme le revenu, l’environnement et les possibilités d’emploi, et ainsi avoir des répercussions sur la santé.
Pour les personnes atteintes de cancer et leurs aidants, la vie dans ces régions rime souvent avec une insuffisance de soutien et d’information, ce qui se traduit par des résultats plus mitigés en matière de santé et des taux de survie plus bas. L’un des facteurs les plus sensibles est le manque de médecins de famille et d’autres professionnels de la santé dans les régions rurales, d’où des disparités importantes dans les services de soins de santé.
Pour changer cette situation, la Société canadienne du cancer (SCC) entend réclamer des politiques publiques favorisant la santé et financer des recherches en vue d’accroître l’équité en santé pour toute la population du Canada, y compris les personnes ayant un accès limité aux soins de santé. Les quatre projets décrits ci-dessous, financés par la SCC, sont des exemples de projets de recherche visant à améliorer l’accès à la prévention et aux soins contre le cancer dans les communautés rurales et éloignées.
Améliorer les soins de soutien offerts aux personnes atteintes d’un cancer du sein @(Model.HeadingTag)>
Les chercheuses Kristin Campbell, Ph. D., à l’Université de la Colombie-Britannique et Sarah Neil-Sztramko, Ph. D., à l’Université McMaster croient que le lieu de résidence ne devrait pas dicter l’accès ou le non-accès à des soins de soutien de qualité, fondés sur des données probantes, pour le cancer. Or, comme la plupart des professionnels de la santé spécialisés dans les soins de soutien pour les personnes qui survivent à un cancer du sein se trouvent dans de grands centres d’oncologie en milieu urbain, leurs collègues travaillant dans de petites communautés disposent de ressources limitées pour parfaire leurs connaissances et leur formation.
Grâce à une Subvention Défi de la SCC, une équipe dirigée par Kristin Campbell et Sarah Neil-Sztramko crée des carrefours de formation novateurs où les professionnels de la santé travaillant hors des villes peuvent obtenir un mentorat, une formation et des directives spécifiques pour soutenir les survivants d’un cancer du sein dans leurs communautés locales.
« Les personnes qui sont ou ont été atteintes d’un cancer méritent d’avoir accès à des soins, peu importe où elles habitent, disent les deux chercheuses. En renforçant la capacité des professionnels de la santé au-delà des centres urbains, nous rehausserons la qualité des soins pour toutes et tous. »
Les chercheuses espèrent que leur projet va ultimement améliorer la santé générale et le bien-être des gens pendant et après une expérience de cancer.
Une appli pour aider les survivants de cancer à vaincre l’insomnie @(Model.HeadingTag)>
L’insomnie est l’un des effets secondaires les plus fréquents et les plus persistants chez les personnes qui survivent à un cancer, et pour celles qui habitent dans les régions rurales et éloignées, il peut être plus difficile d’obtenir une bonne nuit de sommeil faute de thérapeutes dûment formés à proximité. La chercheuse Sheila Garland, Ph. D., psychologue clinicienne et sommité dans le domaine de la survie au cancer et du sommeil, espère changer les choses en misant sur une technologie mobile.
Grâce à un prix pour des chercheurs prometteurs de la SCC, une équipe dirigée par Sheila Garland, à l’Université Memorial, conçoit, crée et évalue iCANSleep, une appli visant à administrer une thérapie cognitivo-comportementale pour traiter l’insomnie à la maison. Les chercheurs collaborent aussi avec des survivants de cancer et des personnes atteintes d’un cancer avancé pour comprendre leurs besoins et recueillir leurs commentaires sur la conception et la facilité d’utilisation de l’appli, afin de s’assurer que celle-ci leur sera réellement utile.
« Un bon sommeil est essentiel au rétablissement et au bien-être, dit Sheila Garland. Les personnes aux prises avec un cancer n’ont pas besoin du fardeau additionnel de l’insomnie. En utilisant une technologie mobile, nous pourrons permettre aux survivants de cancer dans des communautés éloignées ou rurales d’avoir en main un traitement fondé sur des données probantes. »
Si le projet réussit, l’appli pourrait être un moyen simple et convivial d’élargir l’accès aux traitements de l’insomnie et de fournir aux personnes des régions rurales et éloignées qui font face ou survivent à un cancer un outil qui les aide à améliorer leur niveau d’énergie, leur humeur, leur fonctionnement cognitif et leur retour au travail.
Rendre le diagnostic de cancer du sein plus équitable et plus accessible @(Model.HeadingTag)>
La détection du cancer du sein à un stade précoce peut augmenter considérablement les chances de survie, mais le doctorant Tyson Reimer, à l’Université du Manitoba, sait que le dépistage classique n’est pas toujours une option dans les communautés autochtones et dans les régions éloignées.
Le titulaire d’une bourse de formation en recherche de la SCC est membre d’une équipe qui, pour remédier à ce problème, travaille à élaborer une façon plus efficace de produire des images de qualité du sein par imagerie à micro-ondes. Cette autre méthode de dépistage est sûre, peu coûteuse et, en raison de la taille relativement petite du matériel requis, convient pour une mise en œuvre dans les communautés éloignées.
« Le dépistage du cancer du sein sauve des vies grâce à la détection précoce, dit Tyson Reimer. Des technologies novatrices sont nécessaires pour apporter aux communautés éloignées des moyens d’accéder au dépistage du cancer du sein et d’obtenir de meilleurs résultats en matière de santé. »
Ce projet, s’il est fructueux, pourrait ultimement contribuer à réduire les iniquités en santé dans les communautés mal desservies en rendant le dépistage du cancer du sein plus accessible pour toute la population du Canada.
Valider de nouvelles façons de retirer des polypes et de prévenir le cancer du côlon @(Model.HeadingTag)>
Le retrait des gros polypes détectés à un stade précoce est la meilleure façon de prévenir le cancer colorectal. Cependant, le retrait par la technique actuelle se fait seulement dans de grands hôpitaux, et la Dre Mahsa Taghiakbar du Centre de recherche du CHUM travaille à réduire le besoin de visites de suivi et d’interventions supplémentaires.
S’ils ne sont pas retirés adéquatement, les polypes risquent de réapparaître. Avec une bourse de formation en recherche de la SCC, la Dre Taghiakbar et son équipe tentent de trouver des façons de réduire le nombre de visites à l’hôpital en créant des repères de traitement et des lignes directrices d’uniformisation, ce qui diminuerait considérablement les contraintes financières et physiques liées aux déplacements pour les personnes vivant dans des communautés éloignées.
« Nous tenons à faire en sorte que les meilleurs moyens de prévenir et de traiter le cancer soient accessibles à toute la population du Canada, dit la Dre Taghiakbar. Nous voulons que chaque personne, sans égard au lieu, puisse recevoir des soins complets en moins de visites et à des coûts réduits pour les patients et pour les systèmes de soins de santé. »
Les chercheurs espèrent diminuer le plus possible le nombre de visites à l’hôpital, plus particulièrement pour les personnes des communautés éloignées, en s’assurant que chacune obtient les soins appropriés dont elle a besoin.
Pour en savoir plus sur l’importance d’un accès équitable aux soins et à la prévention du cancer pour les personnes des régions rurales et éloignées ou d’autres communautés mal desservies, consultez notre stratégie de recherche.