Nouvelle

Une nouvelle étude vise à améliorer l'équité en matière de santé pour les hommes noirs atteints d'un cancer de la prostate

Un médecin et un patient âgé examinent ensemble un scanner

Il arrive souvent que des hommes noirs signalent à Anthony Henry les obstacles qu’ils affrontent dans leur expérience du cancer de la prostate au Canada. En tant que président de la Fondation Walnut, un organisme de sensibilisation au cancer de la prostate chez les hommes noirs, Anthony connaît trop bien certains de ces obstacles qui dénotent un manque d’information sur les disparités raciales et même, parfois, un racisme systémique envers les Noirs.

« On ne semble pas se rendre compte que les hommes noirs sont plus susceptibles d’avoir un cancer de la prostate, et plus susceptibles d’en mourir, dit-il. De plus, les hommes noirs des groupes à haut risque ne sont pas toujours encouragés à passer un test de dépistage du cancer de la prostate. »

Pour remédier à la négligence globale de la santé des Noirs et combler une lacune dans la recherche pour les hommes noirs et/ou d’ascendance ouest-africaine, la Fondation Walnut s’associe à une équipe multidisciplinaire formée de chercheurs, de cliniciens, de survivants d’un cancer de la prostate, d’organismes communautaires pour les Noirs et de la Société canadienne du cancer (SCC) dans le cadre d’une nouvelle subvention de recherche pour l’équité en santé de la SCC.

Dirigée par les chercheuses Aisha Lofters, Ph. D., au Women’s College Hospital et Jacqueline Bender, Ph. D., au Princess Margaret Cancer Centre, l’équipe travaille à mieux comprendre les obstacles systémiques et structurels qui entravent l’accès à des soins novateurs de qualité contre le cancer de la prostate.

« Notre but est de voir plus de sensibilisation au cancer de la prostate et de renseignements exacts sur celui-ci dans la communauté noire, dit Aisha Lofters. Plus encore, nous voulons voir une amélioration de la qualité des soins offerts par les professionnels de la santé, et nous assurer que ces derniers n’abordent pas les rencontres en ayant des stéréotypes raciaux à l’esprit. »

Une recherche américaine révèle que les hommes noirs d’ascendance africaine ou caribéenne courent non seulement plus de risques d’avoir un cancer de la prostate que les autres groupes raciaux, mais qu’ils sont aussi très nombreux à ignorer quels sont les risques liés aux antécédents familiaux et aux diagnostics tardifs. En outre, ils ont moins de chances de se voir offrir un test de dépistage, une surveillance active ou des traitements moins invasifs.

Aisha Lofters et son équipe interrogent des hommes noirs atteints d’un cancer de la prostate et leurs aidants originaires d’un peu partout au Canada pour comprendre leurs perspectives et recueillir des données probantes sur les problèmes qui se dressent devant eux. À partir de ses résultats, l’équipe élaborera des outils pour améliorer les connaissances des cliniciens sur les obstacles systémiques auxquels les hommes noirs et leur famille se heurtent.

Ce projet est créé et mené en partenariat avec des hommes noirs atteints d’un cancer de la prostate, des familles et des organismes communautaires. « Cette approche est essentielle pour cibler les facteurs systémiques qui font persister les iniquités en ce qui a trait à la santé au Canada, et elle garantit que les solutions reposent sur les expériences vécues et les besoins des communautés noires », précise Jacqueline Bender.

Grâce à l’appui des donateurs, la SCC investit 1,6 million de dollars dans six projets prometteurs comme celui-ci en vue de trouver et d’évaluer des solutions qui réduisent au minimum ou éliminent les obstacles à l’équité en matière de prévention, de diagnostic, de traitement et de soins du cancer.

Pour Aisha Lofters, les subventions de recherche pour l’équité en santé sont une étape cruciale vers des recherches centrées sur les personnes marginalisées.

« En recherche, nous avons souvent tendance à nous concentrer sur les personnes qui ont déjà du pouvoir et des privilèges, dit-elle. Or, cette tendance finit par creuser les écarts dans les soins. À un moment donné, il faut s’intéresser à celles qui vivent chaque jour des iniquités dans le domaine de la santé, et c’est exactement ce que font ces subventions. »

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