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Des chercheurs trouvent une pièce du casse-tête pour le cancer du pancréas

M. Shoukat Dedhar, Ph.D

Des fonds remis par la SCC et les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) ont débouché sur une série de découvertes susceptibles d’avoir un puissant impact sur le traitement du cancer du pancréas et d’autres tumeurs solides résistantes au traitement. M. Shoukat Dedhar,  Ph.  D., de l’Université de la Colombie-Britannique et Dr  Dan Renouf, de BC Cancer, ont codirigé le projet financé par la SCC qui a aidé à établir de nouvelles bases.

Le cancer du pancréas est la troisième cause de décès par cancer au Canada. Souvent détecté à un stade avancé, le cancer du pancréas est très difficile à traiter et seulement 10  % des personnes atteintes survivent cinq ans ou plus après le diagnostic.

Une enzyme spécifique des tumeurs pourrait être l’une des raisons pour lesquelles il est si ardu d’éradiquer le cancer du pancréas (et certains autres cancers). Cette enzyme, la CAIX, contribue grandement à la progression de la maladie et au sombre pronostic chez les patients. La CAIX est une enzyme produite par les tumeurs solides qui neutralise les acides; elle stimule la croissance et la propagation des tumeurs en aidant les cellules cancéreuses à survivre au stress et en les protégeant contre la chimiothérapie.

«  L’enzyme CAIX est essentielle à la survie de certaines cellules cancéreuses et en inhibant son activité, nous pouvons empêcher ces cellules de se développer et de se propager »,  explique M. Dedhar.

Grâce à une Subvention pour un impact de la SCC obtenue au concours de 2015, l’équipe de Shoukat Dedhar a évalué un composé qui bloque la CAIX. Mis au point par M.  Dedhar et une équipe internationale de scientifiques, le composé inhibiteur de la CAIX s’est révélé efficace pour contrer la croissance et la propagation des cancers du pancréas, du sein et du cerveau. Il fait maintenant l’objet d’essais cliniques de phase I. Toutefois, il comporte un piège.

« Le composé a beau être efficace pour ralentir la croissance des tumeurs, elles finissent par revenir, précise M. Dedhar. Il y a autre chose qui permet à ces cellules de survivre et nous devons le trouver. »

Pour s’attaquer au problème, l’équipe a entrepris une autre étude dirigée cette fois par un membre de l’équipe de M. Dedhar, Shawn Chafe,   Ph.   D., en collaboration avec Franco Vizeacoumar,   Ph.  D., un autre chercheur subventionné par la SCC.

S’appuyant sur la découverte précédente, l’équipe a cherché d’autres facteurs qui aident ces cellules cancéreuses à survivre au stress lorsque l’enzyme CAIX est inhibée. Au cours de ces travaux, récemment publiés dans la revue Science Advances, l’équipe a cerné un groupe de gènes qui aident les cellules cancéreuses à réguler l’accumulation de fer.  

« Quand les chercheurs ont bloqué certains de ces gènes et l’enzyme CAIX, des quantités toxiques de fer se sont accumulées dans les cellules et sans les effets protecteurs de la CAIX, le blocage s’est soldé par une mort massive de cellules cancéreuses »,  ajoute M. Dedhar.

Un peu partout dans le monde, des équipes de chercheurs sont en quête de composés capables de provoquer une accumulation de fer dans les cellules cancéreuses. Quand de tels composés seront accessibles, M.  Dedhar espère les combiner avec l’inhibiteur de CAIX développé par son équipe et ainsi créer des associations de médicaments plus efficaces qui donneront de meilleurs résultats pour de nombreux cancers.   

«  Nous croyons que ces associations de médicaments pourraient potentiellement causer une mort cellulaire soutenue et empêcher la croissance et la propagation des tumeurs pancréatiques et de toutes les autres tumeurs solides capables de produire la CAIX », dit-il.

Avec le soutien des donateurs de la SCC, des chercheurs comme Shoukat Dedhar réalisent des découvertes qui permettent des avancées contre tous les types de cancer. En cette période des fêtes, vous pouvez financer certains des plus brillants chercheurs canadiens en achetant un cadeau de découverte.