OTTAWA, ON -
La Société canadienne du cancer (SCC) est déçue des nouvelles lignes directrices sur le dépistage du cancer du sein publiées aujourd’hui par le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (GECSSP), en particulier de l’absence de recommandation visant à abaisser l’âge de début du dépistage systématique du cancer du sein au pays.
Plus tôt ce mois-ci, la SCC a fait part de sa nouvelle position sur le dépistage du cancer du sein en demandant aux provinces et aux territoires qui ne l’avaient pas déjà fait d’abaisser l’âge d’admissibilité aux programmes de dépistage du cancer du sein à 40 ans pour les femmes et les personnes trans, non binaires et de diverses identités qui présentent un risque moyen de cancer du sein. La SCC a actualisé sa position afin de tenir compte de l’évolution des données probantes et de la vague de soutien des personnes atteintes en faveur d’un système plus inclusif permettant l’accès aux plus jeunes.
Dans les lignes directrices publiées aujourd’hui, le GECSSP suggère de ne pas faire de dépistage systématique par mammographie pour les personnes entre 40 et 49 ans. Il reconnait cependant l’importance du choix personnel et le fait que les valeurs et les préférences individuelles peuvent varier, de sorte que les personnes qui souhaitent se soumettre à un dépistage devraient se voir proposer une mammographie tous les deux ou trois ans. Bien que ce soit une amélioration significative par rapport aux lignes directrices de 2018, il incombe encore aux personnes de faire valoir leur droit à la détection précoce et au dépistage plutôt que d’obtenir automatiquement une invitation à participer au programme de dépistage du cancer du sein de leur province ou territoire.
« Nous respectons le GECSSP, son expertise et la prise en compte des données probantes, mais nous devons écouter les personnes atteintes qui ont clairement affirmé qu’elles ne se sentaient pas représentées par les lignes directrices. Elles ont fait part de leurs frustrations de devoir se battre pour être incluses dans le dépistage, de dépendre des professionnels de la santé pour avoir accès à celui-ci, et du manque de clarté entourant le moment où elles devraient passer un test de dépistage. Les lignes directrices publiées aujourd’hui ne tiennent pas compte de leurs voix et continuent d’imposer le fardeau de la navigation dans le système aux personnes qui ont le plus besoin de soutien et de conseils », affirme Sandra Krueckl, Ph. D., vice-présidente principale, Mission, information et services de soutien.
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué et la deuxième cause de décès par cancer chez les femmes au Canada. Le taux de mortalité par cancer du sein a baissé de plus de 40 % depuis le début des années 1990 en grande partie grâce à la combinaison d’un dépistage accru par mammographie et de l’utilisation de traitements plus efficaces après le diagnostic. Il est important de donner accès au dépistage pour détecter le cancer du sein de façon précoce, lorsque les chances de réussite du traitement sont meilleures.
La mise à jour précédente des lignes directrices sur le cancer du sein date de 2018. Elles constituent le fondement des programmes de dépistage du cancer du sein à l’échelle du pays et sont l’un des éléments que les provinces et les territoires considèrent lors de l’élaboration de leurs programmes respectifs et de l’établissement de l’âge d’admissibilité à ceux-ci. Un nombre croissant de provinces canadiennes offrent déjà l’accès aux services de dépistage du cancer du sein à partir de 40 ans.
Le GECSSP a aussi examiné les lignes directrices pour les personnes présentant un risque élevé de cancer du sein, dont celles ayant des antécédents familiaux ou une forte densité mammaire, et n’a pas trouvé de données probantes sur les avantages d’un dépistage supplémentaire par IRM ou par échographie. La SCC croit que toutes les femmes présentant un risque élevé ou accru de cancer du sein devraient avoir accès à des tests de dépistage supplémentaires et discuter avec leurs professionnels de la santé des facteurs de risque afin de prendre une décision éclairée. La SCC recommande aussi aux gouvernements de recueillir des données afin d’étoffer les preuves sur le dépistage supplémentaire, de soutenir les projets pilotes et d’en suivre les résultats, et d’aider les professionnels de la santé à discuter des avantages et des limites de celui-ci.
« La recherche et les données jouent un rôle essentiel dans le travail du GECSSP. C’est pourquoi les gouvernements et les bailleurs de fonds doivent continuer à investir dans la recherche et la collecte de données, y compris dans les données fondées sur la race, afin que nous soyons en mesure de mieux comprendre les facteurs de risque liés au cancer du sein, le dépistage et les obstacles à celui-ci », ajoute Mme Krueckl.
Tout en publiant les nouvelles lignes directrices, le GECSSP a aussi ouvert pour la première fois une période de consultation publique sur son projet de lignes directrices. La population est invitée à émettre ses commentaires sur celles-ci avant qu’elles ne soient finalisées. La SCC participera à la consultation publique et demande au GECSSP d’expliquer la façon dont la contribution du public aidera à façonner les lignes directrices définitives. La SCC encourage fortement les citoyens à faire part de leur point de vue, de leurs opinions et de leurs réactions dans le cadre de ce processus de consultation. C’est une étape essentielle pour s’assurer que les lignes directrices tiennent compte des voix et des points de vue des personnes admissibles au dépistage du cancer du sein et de celles touchées par le cancer du sein au pays. La période de consultation sera ouverte pour les six semaines à venir. Pour y participer, visitez canadiantaskforce.ca.
La SCC mentionne qu’il est important de connaître l’état normal de vos seins, à tout âge. Un changement n'a peut-être rien d'anormal, mais il peut aussi s'agir d'un problème sérieux. Consultez toujours un professionnel/une professionnelle de la santé si vous remarquez des changements dans la façon dont vous vous sentez ou si vous présentez de nouveaux symptômes physiques. Signalez tout changement le plus rapidement possible. Pour en savoir plus sur le cancer du sein, visitez cancer.ca ou appelez au 1 888 939-3333.
Mesures requises, en résumé
La SCC continue de recommander fortement une intervention globale dans les secteurs suivants afin de garantir un accès équitable et rapide au dépistage du cancer du sein. Pour ce faire, il faut :
- Investir dans la recherche
- Améliorer la collecte de données
- Élaborer des lignes directrices pour les personnes présentant un risque accru ou élevé
- Mettre à jour l’admissibilité des personnes présentant un risque moyen, notamment en abaissant l’âge pour le début du dépistage
- Améliorer les programmes de dépistage du cancer du sein pour prendre en compte les besoins de certaines populations
- Sensibiliser la population aux programmes de dépistage du cancer du sein existants
- Élaborer des solutions conjointement avec les communautés qui sont mal desservies afin d’accroître leur participation
- Investir dans les ressources humaines en santé
À propos de la Société canadienne du cancer
La Société canadienne du cancer travaille sans relâche afin de sauver et d’améliorer des vies. Nous finançons les plus brillants chercheurs sur le cancer. Nous fournissons un réseau d’aide empreint de compassion à toutes les personnes atteintes de cancer, dans tout le Canada et pour tous les types de cancer. Avec le soutien des personnes touchées, des sympathisants, des donateurs et des bénévoles, nous créons un avenir plus sain. Nous avons tous un rôle à jouer.
Ça prend une société pour agir contre le cancer. Appelez au 1 888 939-3333 ou visitez cancer.ca aujourd’hui.
Pour de plus amples renseignements :
Valérie Taillon
Gestionnaire des communications, Société canadienne du cancer
514 518-6295
valerie.taillon@cancer.ca